Economie

COP29 à Bakou : Les banques face à la transition climatique

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Dans un contexte de tension croissante autour des enjeux environnementaux, les établissements bancaires se retrouvent sous le feu des critiques des organisations non gouvernementales.

À la COP29 à Bakou, des ONG pointent du doigt l’insuffisance des mesures prises par le secteur bancaire face à l’urgence climatique. Une situation qui expose les institutions financières à de multiples risques.

Actifs fossiles et le coût de l’inaction

Les chiffres sont vertigineux : 1 350 milliards de dollars d’actifs fossiles détenus par les soixante plus grandes banques mondiales. Des ONG tirent la sonnette d’alarme sur la dévaluation inévitable de ces investissements. Les experts, dont sont formels : ces actifs sont voués à perdre toute valeur. Au-delà des énergies fossiles, c’est l’ensemble du secteur immobilier qui pourrait être impacté, avec 10 à 15% des portefeuilles de prêts menacés par les catastrophes climatiques.

Les campagnes menées par les ONG fragilisent la réputation des banques. Les actions spectaculaires, les manifestations lors des assemblées générales, et les évaluations critiques publiées régulièrement ébranlent la confiance des clients. Cette stratégie des ONG s’avère particulièrement efficace dans un secteur où la réputation est un actif primordial

Ignorer l’urgence climatique pourrait avoir des conséquences désastreuses pour le secteur bancaire. Les actifs liés aux énergies fossiles sont de plus en plus perçus comme risqués, car la transition énergétique mondiale s’accélère. Les banques qui continuent d’investir massivement dans ces secteurs pourraient faire face à d’importantes pertes financières si la valeur de ces actifs s’effondre. De plus, le manque d’engagement envers des pratiques durables pourrait nuire à leur réputation, entraînant une perte de confiance de la part des clients et des investisseurs.

Transformation du modèle bancaire

Le terrain juridique devient un nouveau champ de bataille. L’assignation de BNP Paribas par trois associations environnementales marque un tournant historique. Le devoir de vigilance, obligation légale depuis 2017, devient une arme redoutable entre les mains des ONG. Cette judiciarisation du combat climatique s’étend à l’international, comme l’illustre la procédure lancée contre ING aux Pays-Bas.

Face à ces pressions multiples, les établissements bancaires doivent repenser leur stratégie. L’adaptation de leurs portefeuilles d’investissement et le développement de nouveaux modèles économiques deviennent impératifs. La transition écologique n’est plus une option mais une nécessité pour assurer leur pérennité.

Les institutions financières se trouvent donc à un tournant décisif dans leur histoire. En intégrant pleinement les enjeux climatiques dans leur stratégie, elles peuvent transformer un risque potentiel en opportunité significative pour l’avenir. L’engagement envers la durabilité est devenu essentiel pour assurer leur pérennité et redéfinir le paysage financier mondial dans les années à venir.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek