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Coronavirus- Le gouvernement Mechichi: Le gouvernement des paradoxes

Coronavirus- Le gouvernement Mechichi: Le gouvernement des paradoxes

Qu’il soit général ou ciblé, la question du confinement et de l’arrêt de certaines activités jugées « non essentielles » par les autorités suscite diverses réactions, parfois opposées, entre ceux qui sont en faveur de ladite mesure et ceux qui sont contre.

Cependant, même si en temps normal, les personnes impactées ou simplement récalcitrantes à l’égard de cette stratégie auraient été forcées d’admettre que la santé des citoyens en vaut le sacrifice, les autorités gouvernementales leur ont enlevé cette consolation, avec le manque de cohérence et de coordination entre les différents ministères.

Manque de cohérence et de coordination

Le ministère de la Santé a décrété un confinement général de 4 jours suivi de la mise en place de mesures très strictes, visant à lutter contre la propagation de la pandémie, notamment l’arrêt des cours, l’interdiction de s’attabler dans les cafés et les restaurants et le fameux couvre-feu.

Paradoxalement, le ministère du Commerce annonce que les soldes d’hiver, débuteront le 29 janvier 2021. Or, il est connu que les premiers jours des soldes génèrent souvent une grande foule qui envahi les espaces commerciaux et, par là même, des conditions dans lesquelles les commerçants ne seraient pas aptes à protéger leurs clients.

Si on analyse les expériences comparées, on trouvera des pays qui ont refusé de confiner leur population et choisi de laisser le virus circuler en attendant l’immunité collective, notamment le Japon ou encore la Suède où le port du masque dans les lieux publics n’est devenu obligatoire que récemment.

Ces pays, qui disposent d’une infrastructure sanitaire respectable, ont privilégié leurs économies à la santé des habitants. Un choix qui pourrait certes paraître discutable, mais qui s’avère malgré tout cohérent avec les politiques adoptées par ces Etats.

En Tunisie, les autorités gouvernementales ont choisi de confiner la population, malgré l’impact non négligeable d’une telle décision sur l’économie du pays déjà bien fragile. Toutefois, on se pose la question, à quoi rime l’organisation des soldes en cette période si critique et en quoi les rassemblements dans les espaces commerciaux sont-ils différents des rassemblements dans les cafés d’un point de vue sanitaire?

Problème épidémiologique ou plutôt sécuritaire?   

De deux choses l’une : Soit il s’agit d’une absence totale de coordination entre les différents ministères. Ou alors, le confinement ciblé, le couvre-feu et les autres mesures décrétés par le gouvernement ont d’autres motivations.

Il semble, malheureusement, que les deux théories soient aussi plausibles l’une que l’autre. En effet, contacté aujourd’hui par les journalistes de Tunisienumérique, le directeur de l’Institut Pasteur de Tunis, Hechmi Louzir a déclaré que la commission scientifique n’a été mise au courant de la date des soldes qu’aujourd’hui, par mail !

D’un autre côté, il vrai est que la situation sanitaire est inquiétante dans la quasi-totalité des régions du pays, y compris dans la capitale. Le couvre-feu et le non respect de la distanciation sociale seraient alors la meilleure excuse pour légitimer la violence exercée contre les protestataires et dénoncée, jour après jour, par les organisations humanitaires.

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