Dans une déclaration donnée à Tunisienumérique, le 28 octobre 2020, le Dr. Zakaria Bougerra a expliqué que la suppression de certaines données des bilans du ministère de la Santé n’était pas innocentes.
Tactiques psychologiques pour atténuer la lourdeur du bilan
Le médecin a rappelé que dans un premier temps, le bilan du ministère de la Santé avait un format unique et qu’il était plus ou moins détaillés, avec des informations sur la situation sanitaire dans les différentes régions du pays.
Cette information, en dépit de son importance, est absente, depuis un moment, dans les communiqués du ministère, a-t-il noté ajoutant qu’un décalage a également était observé dans les derniers bilans.
En effet, le ministère, qui auparavant publiait des bulletins de veille, diffuse depuis quelques semaines, les résultats de deux ou plusieurs jours dans un même bilan.
Une opération qui serait loin d’être innocente selon Bougerra, puisque le lecteur va inconsciemment relativiser les chiffres qu’il perçoit, compte tenu du nombre de jours où ils ont été récoltés.
Le nombre des décès annoncé séparément
Comme-ci cela ne suffisait pas, le ministère a décidé de créer un nouveau décalage entre le bilan sanitaire, déjà critiquable et le nombre de décès, qui est censé être automatisé. Une nouvelle preuve de la volonté de « noyer les chiffres », d’après le docteur.
Le ministère chercherait à induire le peuple en erreur, et pour cause…
Le ministère chercherait donc à induire en erreur les citoyens et les analystes, a-t-il estimé, soulignant l’importance de la fiabilité des données dans la lutte contre le coronavirus et rappelant l’impacte néfaste qu’a eu le blackout médiatique dans certains pays d’Amérique latine.
Il a, sur le même plan, appelé le ministère à montrer sa crédibilité et à adopter une communication fondée sur la transparence.
Le médecin a également estimé qu’il y a eu des erreurs lors de la gestion de la crise sanitaire, notamment l’ouverture des frontières au mois de juin et la renonciation beaucoup trop précoce au confinement général.
Certes, les responsables doivent être sanctionnés, d’après Bouguerra, Mais en attendant, ces erreurs doivent être réparées.
Par ailleurs, le docteur a affirmé que cette manipulation partait d’une décision politique. Selon lui l’Etat aurait peur de la réaction des citoyens, si ces derniers se rendaient compte de l’impact réel des mauvaises décisions ayant été prises en matière de lutte contre le virus.
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