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Côte d’Ivoire : le FMI débourse 3,5 milliards de dollars, un satisfecit pour la solide croissance depuis 10 ans

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La Côte d’Ivoire affiche l’un des taux de croissance les plus solides du continent africain depuis 10 ans : Une croissance du PIB réel de 8,2% en moyenne entre 2012-2019 (avant la pandémie du Coronavirus), 7% en 2021 et 6,7% l’an dernier. Le pays dirigé depuis 2011 par l’économiste Alassane Ouattara, ancien directeur général adjoint du FMI, doit ces prouesses économiques à son statut de 1er producteur mondial de cacao et de noix de cajou et 3ème exportateur mondial de café. Grâce aux 3,5 milliards de dollars décaissés par le FMI l’économie ivoirienne fera des sauts qualitatifs pour gommer les contrecoups de la pandémie et contenir les effets de la guerre en Ukraine. L’institution internationale a publié le mercredi 24 mai le communiqué qui suit :

“Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé un accord de 40 mois au titre du mécanisme élargi de crédit (MEDC) et de la facilité élargie de crédit (FEC) en faveur de la Côte d’Ivoire pour un montant de 2 601,6 millions de DTS (équivalent à 400 % de la quote-part, soit environ 3,5 milliards de dollars américains). Le programme est conforme au PND 2021-25 des autorités et vise à maintenir la stabilité macroéconomique à court terme tout en jetant les bases d’une transformation économique plus profonde vers le statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure à moyen terme. Le programme aidera également la Côte d’Ivoire à augmenter sa contribution aux réserves internationales de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA).

La décision du Conseil d’administration permet un décaissement immédiat de 371,7 millions de DTS (495,4 millions de dollars américains), que les autorités ivoiriennes ont l’intention d’utiliser pour l’appui budgétaire.

Frappée par trois chocs, à savoir la pandémie, les retombées négatives de la guerre de la Russie en Ukraine et le resserrement monétaire mondial, la Côte d’Ivoire est confrontée à des déséquilibres macroéconomiques croissants. Les autorités se sont engagées à poursuivre leur programme de promotion d’une croissance inclusive tirée par le secteur privé ainsi qu’à renforcer les efforts d’assainissement budgétaire, principalement par la mobilisation des recettes intérieures, soutenue par des mesures initiales et une stratégie globale de mobilisation des recettes à moyen terme, afin de garantir les moyens nécessaires à leur ambitieux programme d’investissement social et en capital. Les principales réformes structurelles visent à améliorer davantage le climat des affaires, notamment en renforçant la bonne gouvernance, en augmentant l’inclusion financière et en investissant dans le capital humain, ainsi qu’à renforcer la résilience au changement climatique.

À l’issue de la discussion du Conseil d’administration, M. Kenji Okamura, Directeur général adjoint et président par intérim, a fait la déclaration suivante :

« Les chocs qui se sont succédé à l’échelle mondiale ont mis à rude épreuve les finances publiques et les réserves régionales de la Côte d’Ivoire. Les autorités ont riposté en mettant en œuvre un assainissement budgétaire fondé sur la mobilisation des recettes, en complément au financement du FMI dans le cadre de l’accord au titre du MEDC et de la FEC. Des mesures solides prises d’emblée sur le plan des recettes, notamment le rétablissement du mécanisme de fixation des prix du pétrole début 2023, sont essentielles pour réduire les risques pesant sur la viabilité de la dette et favoriser la convergence du déficit budgétaire à la norme communautaire de l’UEMOA. La priorité accordée par les autorités à l’amélioration du cadre institutionnel et législatif de la gestion de la dette est également essentielle pour préserver la viabilité de la dette.

« À moyen terme, la mobilisation soutenue des recettes intérieures est fondamentale pour dégager un espace budgétaire permettant de financer une transformation économique plus profonde et permettre à la Côte d’Ivoire d’accéder au statut de pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure. Ce processus sera appuyé par l’élaboration, la publication et la mise en œuvre d’une stratégie de mobilisation des recettes à moyen terme, qui devraient viser à réduire considérablement les dépenses et exonérations fiscales inefficientes, en particulier en ce qui concerne la TVA. Cela permettra d’élargir l’assiette fiscale au moyen d’un régime fiscal plus simple, plus transparent et plus équitable. L’engagement des autorités à améliorer la couverture, la transparence et la gestion des finances publiques, en particulier pour inclure les entreprises publiques, est également important pour préserver l’espace budgétaire.

« La mise en œuvre résolue des réformes structurelles dans le cadre du Plan national de développement favorisera une croissance portée par le secteur privé, notamment en renforçant la bonne gouvernance, en élargissant l’inclusion financière et en améliorant le climat des affaires. La mise en œuvre résolue de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption et de la Stratégie nationale de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme renforcera la transparence et attirera davantage les investissements privés. De nouveaux investissements dans le développement du capital humain, en particulier parmi les jeunes et les femmes, rendront la croissance plus inclusive. Le renforcement de la résilience face au changement climatique sera également important pour assurer une transformation économique durable. »

 

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