Comme si la Tunisie n’avait pas assez de pépins, une autre grosse tuile pourrait nous tomber sur la tête : l’interdiction de prendre part à la Coupe du Monde, qui démarre dans moins d’un mois au Qatar. La Fifa a officiellement saisi la Fédération tunisienne de football pour obtenir des éclaircissements sur une ingérence présumée. Il faut craindre le pire si les explications des autorités tunisiennes sont jugées insuffisantes…
Le nœud un problème : le ministre de la Jeunesse et des Sports, Kamel Deguiche, manoeuvrerait dans les coulisses pour faire tomber les dirigeants de la Fédération tunisienne de Football, et ça la Fifa n’aime pas du tout…
«Il a été porté à notre attention que les autorités étatiques sembleraient vouloir s’immiscer dans les affaires de la Fédération tunisienne de Football, notamment en envisageant la dissolution du Bureau fédéral de la FTF. À cet égard, nous souhaiterions vous rappeler que les associations membres de la Fifa sont statutairement tenues de gérer leurs affaires de manière indépendante et sans influence indue de tiers», lit-on dans une lettre datée du 24 octobre et destinée au président de la Fédération tunisienne de football (FTF), Wadii Jarii.
Depuis que cette note a atterri en Tunisie rien n’a bougé selon Le Figaro, le conflit est toujours vivace entre le ministre et la Fédération, et les deux parties campent sur leurs positions, alors que l’heure tourne. Le pire pend au nez des Tunisiens si rien n’est fait dans les jours et semaines à venir pour donner à la Fifa les réponses qu’elle attend.
Le ministère des Sports, par qui cette affaire est arrivée, regarde ailleurs, comme si une catastrophe nationale ne planait pas sur nos têtes. L’indolence et l’insouciance sont admissibles à la limite sur des dossiers mineurs, mais pas quand il s’agit du rayonnement de tout un pays. Il faut imaginer l’opprobre sur la Tunisie si le couperet de la Fifa tombe…
Qu’ont fait les Tunisiens pour mériter ça, eux qui se coltinent déjà une montagne de problèmes au quotidien et attendent le rendez-vous du Qatar pour s’offrir une petite parenthèse enchantée. Et les citoyens ne sont pas les seuls à guetter la fête du football, les autorités aussi. Tout le monde attend cet événement synonyme de pause dans la mauvaise conjoncture que l’on sait, et pas seulement en Tunisie.
Mais voilà, il a fallu cette guerre insensée juste pour avoir la tête d’un homme, Wadii Jarii, à quel prix ? Au prix du déshonneur pour toute une nation. Après ça allez demander à l’équipe nationale de s’entrainer, se préparer mentalement dans un tel contexte, avec cette épée de Damoclès qui plane sur la tête des joueurs, de tous les Tunisiens.
Il faut souhaiter, pour le bonheur de tous, que le département des Sports fera le sursaut qu’il faut pour sauver la face de la Tunisie. La fenêtre de tir se ferme chaque jour un peu plus…
Kamel Deguiche est un bon soldat du chef de l’Etat, toujours fidèle au poste, notamment quand il s’est agi de “vendre” la réussite de la Consultation nationale. Mais là il est peut-être allé trop loin. Kais Saied pourra difficilement lui pardonner le fait d’avoir sabré sa Coupe du Monde…
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