Economie

Covid 19 – Le coût de la prévention ne représente qu’environ 1% de son coût en 2020

Partager

Alors que les conséquences désastreuses de la COVID-19 se font toujours sentir, la Banque mondiale (BM) annonce la publication d’un nouveau rapport qui propose des solutions concrètes pour mettre fin à l’engrenage d’épidémies dévastatrices.

Depuis 1980, la fréquence des flambées de maladies infectieuses émergentes (MIE) augmente au rythme annuel moyen de 6,7 % et depuis 2000, on recense plusieurs centaines d’épidémies par an, assure la BM.

Mieux vaut prévenir que guérir

Le rapport de l’institution de Bretton Woods « Putting Pandemics Behind Us:Investing in One Health to Reduce Risks of Emerging Infectious Diseases » assure qu’il vise l’encouragement des décideurs, des gouvernements et de la communauté internationale à investir dans la prévention des pandémies, contrairement à l’approche habituelle qui tend à privilégier les mesures d’endiguement et de lutte après l’apparition d’une maladie.

Selon les experts, le coût de la prévention ne représente qu’environ un tiers de celui de la préparation, et moins de 1% de ce qu’a coûté la COVID-19 en 2020 sur le plan de l’économie (avec une contraction mondiale de 4,3%, soit l’équivalent de 3 600 milliards de dollars de biens, services et autres produits perdus) et de la santé publique.

On décrit, en définitive, la prévention comme un bien public mondial : aucun pays ne peut en être exclu et le nombre de pays qui peuvent en bénéficier n’est pas limité. La BM constate avec regret un sous-investissement chronique dans la prévention et les pays doivent agir.

En outre, le désintérêt pour la prévention découle du fait que, lorsqu’elle est efficace, ses bienfaits ne sont pas visibles en ce qu’ils ne donnent pas lieu à des situations de crise exigeant une intervention immédiate. L’approche « Une seule santé » est la démarche mondiale nécessaire pour rompre le cycle de la panique, de l’oubli et du sous-investissement, martèle les experts de l’organisation internationale.

Situation en Tunisie

En Tunisie, près de 13.3 millions de doses ont été administrées, depuis le démarrage de la campagne nationale de vaccination contre le coronavirus au mois de mars 2021 et ce, jusqu’au 3 octobre en cours, selon un bulletin rendu public par le ministère de la Santé.

Le nombre de personnes entièrement vaccinées est passé à 6,4 millions dont 4,7 millions ont reçu deux doses et 1,7 millions ont pris une seule dose étant donné que le vaccin injecté ne nécessite pas de rappel ou pour avoir déjà contracté le coronavirus.

Toutefois, plusieurs observateurs assurent que la réponse apportée par les autorités tunisiennes à la pandémie de COVID-19, et en particulier leur gestion de la campagne nationale de vaccination, a révélé des faiblesses multiples profondément ancrées dans le système de santé du pays de plus en plus défaillant.

Il a constaté, à cet effet, que la stratégie vaccinale de la Tunisie donnait la priorité à certains groupes en fonction de leur âge ou de leur métier, sans prendre en compte les facteurs socioéconomiques et le manque historique d’accès à la santé dans les régions rurales, en particulier.

Pour mémoire, la pandémie a durement frappé la Tunisie à partir de décembre 2020. Elle a touché au moins un million de personnes et a fait plus de 28 mille morts selon les statistiques officielles. Les retards dans l’amorçage de la vaccination et le relâchement des mesures prévention ont provoqué une flambée incontrôlée de la pandémie durant l’été 2021, la Tunisie ayant déclaré 42,3 décès pour 100000 habitants au mois de septembre de la même année, soit le taux de mortalité le plus élevé de la Méditerranée orientale et du continent africain.

Laissez un commentaire
Publié par
Mohamed Ben Abderrazek