Les agriculteurs et les autorités compétentes en Libye sont confrontés, depuis un certain temps, à une propagation croissante des criquets pèlerins dans les régions de Sebha, Semno, Traghen, Bani Walid, Tazerbu et Tarhuna, où des pertes variables ont été enregistrées dans les cultures agricoles, les arbres fruitiers et la végétation en général.
Depuis le début du mois d’octobre dernier, les médias et les déclarations des autorités locales ont attiré l’attention sur l’apparition de criquets pèlerins dans plusieurs zones du sud du pays, surtout après que les récentes pluies aient créé un environnement propice à la reproduction locale de cet insecte.
Le chef du gouvernement d’union nationale en Libye, Abdelhamid Debaiba, a tenu, mercredi dernier, à Tripoli une réunion consacrée aux moyens de lutte contre les criquets. Il a souligné la nécessité « d’unifier les efforts » entre les entités affiliées au ministère de l’Agriculture pour lutter contre le ravageur et apporter le soutien nécessaire au Comité national de lutte antiacridienne pour remplir son rôle.
Selon une présentation faite par le président du Comité lors de la réunion, les communes de Sebha, Semno, Traghen, Bani Walid, Tazirbu et Tarhuna sont exposées à l’invasion des criquets pèlerins. Les cultures de maïs, de luzerne et de légumes ont été endommagées dans les communes de Traghen et de Tazerbu, la superficie totale touchée atteignant 285 hectares, dont environ 90 pour cent ont été traités. Quant à Bani Walid, les criquets se sont propagés sur environ 300 hectares, où les cultures de maïs sucrier et de trèfle ont été endommagées, et le taux de traitement a atteint 92 pour cent.
Il semble que la vitesse de propagation du criquet pèlerin et l’ampleur des capacités de lutte disponibles ont empêché le ravageur d’être contenu au début. Les médias libyens ont cité le directeur du bureau des médias du Comité national de lutte contre le criquet pèlerin, Iman Al-Suwayh, qui a déclaré le 18 octobre que le chef du comité avait appelé les autorités concernées à fournir un budget d’urgence pour lutter contre le criquet pèlerin qui apparaît en Libye à l’automne et au printemps.
Elle a ajouté, selon les mêmes sources, que le comité n’a pas pu envoyer d’équipes d’exploration et de surveillance en raison du manque de capacités, notamment en raison du manque de voitures servant au transport du matériel de pulvérisation, ainsi que des vêtements de protection des individus, avec la nécessité de soutenir les stocks de pesticides.
L’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) considère le criquet pèlerin comme « le ravageur migrateur le plus destructeur au monde » et l’espèce de criquets la plus dangereuse « en raison de sa capacité à migrer sur de longues distances et à augmenter rapidement son nombre ».
Selon l’organisation, chaque kilomètre carré d’un essaim de criquets pèlerins peut contenir jusqu’à 80 millions de criquets adultes, et ceux-ci peuvent consommer en une journée une quantité de nourriture égale à la consommation de 35 000 personnes.
Les effectifs acridiens se multiplient 20 fois après trois mois, 400 fois après six mois et 8 000 fois après neuf mois.
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