Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a fermement rejeté les accusations de Donald Trump concernant une prétendue expropriation forcée des terres en Afrique du Sud.
L’ancien président américain, désormais de retour à la Maison-Blanche, a annoncé la suspension des financements américains à Pretoria et ordonné une enquête sur la politique de réforme foncière du pays.
Ramaphosa défend la politique foncière sud-africaine
Cyril Ramaphosa a tenu à clarifier la situation, affirmant que l’Afrique du Sud n’a procédé à aucune confiscation arbitraire de terres et que la réforme agraire se déroule dans le strict respect du cadre constitutionnel du pays.
« La législation sud-africaine interdit toute expropriation abusive. Le gouvernement est tenu de rechercher un accord avec les propriétaires avant toute action », a-t-il expliqué dans une déclaration officielle.
Le chef d’État a également souligné l’importance des relations bilatérales entre les États-Unis et l’Afrique du Sud, rappelant que Washington reste un partenaire stratégique clé tant sur le plan commercial que politique.
Une décision qui inquiète Pretoria
La décision soudaine de Donald Trump de geler toute aide financière à Pretoria a eu un impact immédiat. Ce lundi matin, le rand sud-africain a chuté sur les marchés financiers, signalant une inquiétude grandissante des investisseurs face aux tensions diplomatiques entre les deux pays.
De son côté, le ministère sud-africain des Affaires étrangères a exprimé sa confiance dans la capacité de Washington à mieux comprendre le cadre juridique sud-africain.
« Nous sommes convaincus que les conseillers du président Trump prendront le temps nécessaire pour analyser nos politiques et réaliser que cette législation est similaire à celles en vigueur dans de nombreux pays », a précisé un communiqué officiel.
Une réforme foncière sous tension
La question de la redistribution des terres en Afrique du Sud est un sujet brûlant depuis des décennies. Héritage du régime de l’apartheid, environ 75 % des terres agricoles fertiles sont toujours détenues par la minorité blanche, qui représente moins de 9 % de la population.
En janvier dernier, Cyril Ramaphosa a signé une loi autorisant, dans certaines conditions, l’expropriation des terres sans compensation pour favoriser une redistribution plus équitable des terres agricoles.
Cette mesure, bien qu’inscrite dans la Constitution sud-africaine, a suscité de vives réactions, notamment parmi les milieux conservateurs et des personnalités influentes comme Elon Musk, milliardaire sud-africain naturalisé américain et proche conseiller de Trump.
Des relations diplomatiques mises à l’épreuve
L’ingérence américaine dans ce dossier risque de fragiliser les relations entre Pretoria et Washington, à un moment où l’Afrique du Sud cherche à renforcer ses partenariats économiques avec d’autres puissances, notamment la Chine et la Russie.
Ramaphosa a exprimé son souhait de dialoguer directement avec l’administration Trump pour dissiper les malentendus et éviter une escalade diplomatique qui pourrait pénaliser les relations entre les deux nations.
« Nous espérons un dialogue constructif avec nos partenaires américains afin d’expliquer nos réformes et de travailler ensemble sur des sujets d’intérêt commun », a-t-il déclaré.
Alors que l’Afrique du Sud tente de réconcilier justice sociale et croissance économique, cette nouvelle crise avec les États-Unis pourrait fragiliser davantage son économie, déjà confrontée à de nombreux défis internes.
Reste à voir si Donald Trump maintiendra sa position ou s’il sera ouvert à la négociation dans les semaines à venir.
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