Economie

Croissance des financements durables alors que les besoins de la Tunisie sont de 24,4 milliards de dollars

Partager

Le président et directeur général du Fonds monétaire arabe, Abd al-Rahman bin Abdullah al-Hamidi, a estimé que le volume du financement durable sur les marchés financiers mondiaux atteindra 391 milliards de dollars en 2022, et devrait également atteindre 1,4 milliard de dollars d’ici 2028 à un taux de croissance annuel de 19,2 pour cent.

Il a ajouté dans son discours d’ouverture de la deuxième réunion du Réseau de finance verte et durable dans les pays arabes, qui s’est tenue « à distance », que cette croissance est due à quatre facteurs principaux : la prise de conscience croissante du changement climatique, la nécessité des investissements durables, les politiques gouvernementales et la demande croissante de produits et services durables outre l’augmentation de la disponibilité de produits financiers verts et durables.

Développer des services financiers durables

Abdul Rahman bin Abdullah Al-Hamidi, a déclaré que le Réseau de finance verte et durable dans les pays arabes est une initiative et une plateforme d’échange d’expériences et d’expertise, de transfert de connaissances et de coordination sur sujets de finance durable, pour contribuer à suivre le rythme du développement des activités et services financiers et des produits verts et durables, en plus de promouvoir la sensibilisation aux enjeux de la finance durable et de la gestion des risques liés au changement climatique.

Cela représente également une opportunité pour les décideurs financiers des pays arabes pour explorer des solutions et échanger les meilleures pratiques.

L’institution financière régionale accorde une grande attention aux questions de finance verte et durable, aux répercussions du changement climatique sur le secteur financier et bancaire, à l’application des normes environnementales, sociales et de gouvernance dans les activités financières et aux politiques d’investissement dans nos pays arabes, qui contribue à parvenir au développement durable et à renforcer la sécurité énergétique.

Les besoins en matière d’action climatique en Tunisie sont estimés à 24,4 milliards de dollars

La question du financement durable constitue l’un des défis les plus importants auxquels sont confrontés les pays arabes, notamment la Tunisie et les pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, compte tenu du coût élevé des projets d’adaptation, qui nécessitent nécessairement un soutien extérieur, surtout dans un contexte de fragilité de l’économie nationale et le manque de ressources financières nécessaires au pays face aux menaces croissantes d’impacts. L’impact négatif du changement climatique s’est aggravé et est devenu plus clair et plus grave que jamais.

Les besoins de financement de l’action climatique en Tunisie entre 2020 et 2030 sont estimés à 24,4 milliards de dollars, tandis que les coûts d’adaptation au changement climatique sont estimés à 4,2 milliards de dollars, les coûts d’atténuation du changement climatique à 14,4 milliards de dollars et les pertes et dommages à 5,0 milliards de dollars.

Ces données sont présentes au niveau d’une analyse réalisée par la Banque africaine de développement et publiée dans son rapport annuel paru le 27 juillet en Tunisie, sur les perspectives économiques de la région de l’Afrique du Nord pour l’année 2023, sous le thème « Mobiliser le financement du secteur privé pour le climat et la croissance verte en Afrique ».

Selon le rapport de la Banque africaine de développement, qui a consacré une partie de son analyse aux questions et politiques liées au changement climatique, il existe de nombreuses options pour faire face aux répercussions du changement climatique, parmi lesquelles les marchés de capitaux, notamment les obligations vertes, le marché du carbone, les outils de financement dans le cadre du partenariat entre les secteurs public et privé, la finance islamique, les produits financiers respectueux de l’environnement et ceux destinés à orienter les transferts de fonds des Tunisiens de l’étranger vers des investissements verts.

Laissez un commentaire
Publié par
Mohamed Ben Abderrazek