Beaucoup l’attendent comme le Messie, en France et ailleurs dans le monde. Le ministre des Affaires étrangères le plus célèbre de la 5e République, Dominique de Villepin, est remonté au front hier mercredi 18 juin, sur un sujet phare : l’élection présidentielle de 2027. La personnalité politique préférée des Français, qui tape toujours là où il faut et quand il faut, s’exprime à un moment où Washington est fortement démangé par le « remake » du chaos irakien, mais cette fois en Iran. Le monde entier se rappelle le brio avec lequel l’ancien chef de la diplomatie de Jacques Chirac avait combattu à l’ONU en 2003 la thèse américaine fallacieuse des armes de destruction massive. L’histoire se répète avec le prétexte de l’arme nucléaire que Téhéran serait à deux doigts de fabriquer.
La France, le monde ont plus que jamais besoin des lumières du sémillant ancien Premier ministre. Est-il dans les dispositions de la bataillé présidentielle au nom des intérêts supérieurs de la nation et de l’Humanité ? « Je n’exclus rien bien au contraire », a-t-il répliqué sur BFM Marseille Provence. « La réponse viendra le moment venu », a-t-il ajouté, avant d’indiquer qu’il veut prendre le temps de la réflexion pour prendre la bonne décision. En attendant il brille dans l’espace médiatique, chacune de ses apparitions est guettée, un scénario idéal pour une montée en puissance vers une campagne présidentielle.
« Je travaille aujourd’hui à préparer des réponses pour les Françaises et Français. Nous verrons quelle sera la meilleure incarnation pour apporter ces réponses et je suis tout à fait désireux d’être aux avant-postes de ce combat », a déclaré de Villepin. Il s’est appesanti sur son capital expérience, surtout le fait de « servir auprès de quelqu’un comme Jacques Chirac ». L’homme veut « apporter une expérience, un regard, un témoignage ».
Le gaulliste n’a pas évoqué que la prochaine joute électorale, il s’est arrêté sur les dossiers brûlants du moment, avec la même acuité qui a fait sa popularité aux quatre coins du monde. Il a parlé de la tragédie à Gaza, du cataclysme qui guette en Iran, dont les protagonistes sont les mêmes : le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son soutien Donald Trump. De Villepin demande au président Emmanuel Macron et à la diplomatie française d’être « responsable », d' »avoir du sang-froid » et de « refuser la logique de guerre préventive » pour aller vers « une voie alternative ».
Par ailleurs il a fait part de son angoisse et s’active « pour essayer de faire avancer des réponses pour la France, dans une période de grande gravité ». Une conjoncture internationale tourmentée qui se greffe à un contexte national délétère. « Notre pays est à l’arrêt », assène-t-il…
« L’économie est à l’arrêt, les entreprises ne savent pas de quoi est fait demain. Une France sans prévisibilité, c’est une France qui s’inquiète d’autant plus quand elle regarde les actualités et qu’elle voit que le monde s’enflamme, que les dirigeants du monde ne sont pas capables de se mettre d’accord », lâche l’ancien patron du Quai d’Orsay.
Enfin il a souligné l’impératif d’aller « plus loin dans la démocratie française » pour donner à chacun la possibilité « de peser davantage » sur l’avenir démocratique du pays. Mais comment, avec qui, avec quel appareil politique ? Il est évident que les états-majors des partis en place ne s’écarteront pas pour laisser passer la personnalité politique préférée des Français, il devra batailler pour s’ouvrir la voie…
Le fait de ne pas pouvoir s’appuyer sur une formation et un réseau aguerris est sans doute un lourd handicap, mais après tout Macron aussi n’en avait pas quand il décida de larguer le président François Hollande en août 2016 pour briguer le palais de l’Elysée moins d’un an après. L’actuel chef de l’Etat a monté à la hâte « En Marche » et la magie a vite opéré. Bon, ça a moins fonctionné par la suite mais il a tout de même 2 mandats à son actif et n’a pas fermé la porte à un 3e.
Et puis il faut voir le paysage politique actuel, de toute évidence la configuration de l’échiquier avantage nettement de Villepin. Entre une favorite – Marine Le Pen – qui pourrait être stoppée net par la justice, un autre favori – Jordan Bardella – dont le CV pèse quelques grammes et qui est plombé par les « brebis galeuses » de son parti, et un ministre de l’Intérieur populaire – Bruno Retailleau – mais qui pédale dans la semoule, il y a une place à prendre pour l’ancien collaborateur de Chirac.
Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!
