Le rêve canadien en question
Pour une immigrante originaire des Philippines, arrivée aux côtés de nombreux nouveaux venus au Canada, l’expérience s’avère bien différente de ses attentes.
Cette jeune professionnelle en marketing a déménagé à Calgary il y a un an et demi, espérant y trouver des opportunités et une meilleure qualité de vie. Malgré un certificat obtenu à l’Université de Calgary et son expérience dans le secteur, elle peine à décrocher un emploi dans son domaine.
Aujourd’hui, elle survit grâce à un emploi à temps partiel comme serveuse et peine à joindre les deux bouts. “Je me réveille chaque matin, j’envoie des candidatures, puis je craque et je pleure. Je n’arrive même pas à payer mes courses,” confie-t-elle. Pour elle, “le Canada n’est plus la terre des opportunités.”
Une tendance croissante parmi les nouveaux arrivants
Elle n’est pas seule à envisager un retour dans son pays d’origine. Selon un sondage réalisé par Pollara Strategic Insights, plus de 40 % des nouveaux arrivants interrogés disent qu’ils quitteraient le Canada si l’occasion se présentait. Parmi eux, près d’un tiers retourneraient dans leur pays natal, tandis que 20 % privilégieraient des destinations comme les États-Unis.
Les raisons invoquées sont variées : mal du pays, discrimination, difficultés à trouver un logement ou un emploi adapté. Ces obstacles affectent particulièrement les étudiants internationaux et les travailleurs temporaires, déjà confrontés à des politiques d’immigration plus restrictives.
Des départs plus fréquents chez les immigrants temporaires
Robert Falconer, chercheur en migration à l’Université de Calgary, souligne que les récents changements dans les politiques d’immigration canadiennes encouragent certains groupes à repartir.
Parmi ces mesures, on compte une réduction de 10 % des permis pour étudiants internationaux et des limitations accrues sur les permis de travail pour les conjoints de travailleurs étrangers.
Selon Falconer, ces politiques, combinées à une situation économique difficile et à une hostilité croissante envers les immigrants, influencent les décisions de rester ou non au Canada.
Un problème systémique à résoudre
L’Institut pour la citoyenneté canadienne rapporte que les immigrants qualifiés sont les plus susceptibles de quitter le pays.
“Lorsqu’ils partent, nous perdons,” affirme Daniel Bernhard, directeur de l’institut. Il plaide pour des réformes qui faciliteraient l’intégration professionnelle des nouveaux arrivants afin de maximiser leurs talents et compétences.
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