Fethullah Gülen, le religieux turc en exil aux États-Unis et accusé par Ankara d’avoir orchestré la tentative de coup d’État manquée de 2016, est décédé à l’âge de 83 ans. L’information a été rapportée ce lundi par la chaîne publique turque TRT, citant des sources proches du mouvement Gülen et plusieurs médias locaux.
Une figure controversée
Fethullah Gülen, fondateur du mouvement religieux et social « Hizmet » (Service), vivait en exil en Pennsylvanie, aux États-Unis, depuis 1999. Ancien allié du président turc Recep Tayyip Erdoğan, leur relation s’est détériorée au fil des années. Gülen est devenu l’ennemi public numéro un en Turquie après avoir été accusé par le gouvernement d’être l’instigateur du coup d’État du 15 juillet 2016, qui a coûté la vie à plus de 240 personnes.
Exil aux États-Unis et déchéance de nationalité
En 2017, le gouvernement turc a déchu Gülen de sa nationalité, et des demandes répétées d’extradition vers la Turquie ont été adressées aux autorités américaines. Toutefois, ces dernières n’ont jamais donné suite aux requêtes d’Ankara, créant une source de tension diplomatique entre les deux pays.
Le coup d’État de 2016 et ses conséquences
La tentative de coup d’État de 2016 a marqué un tournant dans la politique intérieure de la Turquie. Les autorités turques ont rapidement accusé le mouvement Gülen d’avoir infiltré l’appareil d’État, notamment l’armée et la justice. Cette nuit du 15 juillet 2016, des factions dissidentes de l’armée ont tenté de renverser le gouvernement en prenant d’assaut plusieurs institutions clés, mais la rébellion a été réprimée dans la violence.
Suite à cet échec, des purges massives ont eu lieu en Turquie. Des dizaines de milliers de personnes ont été arrêtées pour leurs liens présumés avec le mouvement Gülen, et des milliers d’autres ont été licenciées de la fonction publique. Gülen, quant à lui, a nié toute implication dans cette tentative de renversement.
Une mort aux répercussions politiques
La mort de Gülen survient dans un contexte politique complexe en Turquie, alors que le président Erdoğan continue de consolider son pouvoir. Bien que le mouvement Hizmet soit désormais largement démantelé dans le pays, les autorités turques restent vigilantes envers toute résurgence de ses partisans.
La question de l’héritage politique et spirituel de Gülen reste à déterminer, ainsi que la réaction du gouvernement turc à l’annonce de son décès.
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