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Déchets à Sfax : une Consultation régionale pour noyer le dossier, Mme la Ministre avait averti

Déchets à Sfax : une Consultation régionale pour noyer le dossier, Mme la Ministre avait averti

Dormir avec les odeurs pestilentielles, se réveiller avec, travailler toute la sainte journée avec cette puanteur dans les narines et in fine dormir avec. Et rebelote le lendemain. Et cela fait des mois que ça dure. Le calvaire des Sfaxiens n’en finit pas. C’est comme si tout le monde, du sommet de l’Etat aux autorités régionales, se débrouillait pour que les habitants ne se débarrassent jamais des mauvaises odeurs et des risques pour leur santé. Et que dire de la dernière trouvaille ministérielle : Après les réunions stériles une Consultation régionale… pour cerner les problèmes liés aux déchets et trouver des remèdes. Comme si les problèmes on ne les connaissait pas depuis octobre 2021.

En Tunisie c’est devenu une tradition : Pour noyer un épineux dossier on monte une commission. Quid des retombées des travaux de la Commission d’enquête sur la répression du 9 avril 2012 ? Quid de l’usage de la chevrotine à Siliana en novembre 2012 ? Etc. Etc. Et maintenant on innove à Sfax avec cette Consultation régionale sur une affaire dont on connait tous les aspects et qui ne demande que des solutions. On n’ose même plus dire solutions urgentes tellement l’affaire est chronique…

La ministre de l’Environnement, Leila Chikhaoui, avait promis dès le 27 octobre 2021 de plancher sur l’affaire et de trouver des solutions. Mais elle avait déjà averti que le problème est complexe, qu’il n’y aura pas de solutions “immédiates” et que la démarche devra être “participative“. Au moins ça avait le mérite d’être clair et franc. Mais personne ne pouvait imaginer que près de 7 mois après on y serait encore. 7 mois pour trouver des solutions c’est pas peu…

Le dossier est même allé jusque chez le président de la République, Kaïs Saïed, le 8 novembre 2021. Il y était allé de ses promesses. Avant lui, le 1er novembre, les services de la ministre de l’Environnement s’étaient engagés à régler le problème dans un délai de 3 jours. Evidemment ils n’ont pas tenu parole. Il fallait s’y attendre avec les aveux d’impuissance de leur patronne quelques jours auparavant. Le maire de Sfax avait repris le flambeau quelques semaines après, pour le succès que l’on sait…

La deuxième ville du pays – en termes de poids économique – ne passionnera pas plus que ça les autorités, nationales et régionales. Un dédain que personne ne comprend, ne s’explique. Les Sfaxiens ont voulu régler le problème radicalement en décrétant une grève générale le 10 décembre 2021. L’affaire était même bien embarquée, mais le gouvernement, à coups de promesses, une fois de plus, était parvenu à dégonfler la colère populaire. Le chef de l’Etat avait même dépêché dans la région son démineur en chef, le ministre des Affaires sociales, Malek Zahi. Il avait pris langue avec l’UGTT et était parvenu à l’amadouer. Mais c’est terminé…

Entre temps les relations entre Kaïs Saïed et la centrale syndicale se sont tendues. Ce que l’UGTT avait accordé au chef de l’Etat n’est plus d’actualité. Tout ça ajouté au fait que les autorités se moquent ouvertement des Sfaxiens en dégainant des fausses solutions, avec des manoeuvres dilatoires, c’est un cocktail explosif qui ne peut déboucher que sur des ennuis pour la République.

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