Déchets italiens déversés à Kairouan : l’ANGED observe le silence

Partager

L’affaire des déchets italiens dévoilée suite à une enquête d’investigation diffusée le 2 novembre 2020 sur une chaîne de télévision tunisienne privée, portant sur un marché d’importation de déchets vers la Tunisie, conclu entre une société tunisienne et une société italienne soulève encore des remous.

Malgré une visite du chef du gouvernement au port de Sousse, mardi 29 décembre 2020, au cours de laquelle il a promis que tout sera fait pour que les déchets italiens soient renvoyés en Italie, la réponse de l’éco-mafia qui sévit depuis des années en Tunisie n’a pas tardé, puisque à peine 24 heures après, des tonnes de ces déchets dangereux en provenance d’Italie et dont une partie a été découverte à Sousse ont été identifiées dans la zone de Rouissat à Kairouan.

En ce qui concerne cette même affaire de Rouissat, l’Agence nationale de gestion des déchets (ANGED) dirigée depuis le 15 décembre dernier par Basma Jebali, ex-élue islamiste nahdhaouie et Secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires locales et de l’environnement observe un silence trouble…

Un silence intriguant puisque des informations sont relayés par plusieurs médias indiquant que des inconnus ont déjà procédé depuis quelques jours à l’incinération et l’enfouissement de 30 tonnes environ de ces déchets déversés devant une cimenterie dans la région de Rouissat à Kairouan.

D’après le député, Badreddine Gammoudi les autorités régionales étaient au courant de la décision de l’incinération et de l’enfouissement de ces déchets et elles doivent assumer les conséquences de ces dépassements.

Le Gouverneur de Kairouan, Mohamed Bourguiba a infirmé, quant à lui, avoir donné l’ordre à quiconque d’incinérer ou d’enfouir ces déchets, affirmant que la loi sera appliquée à l’encontre de tout individu dont l’implication serait prouvée dans cette affaire…

Pour rappel, la gestion des questions environnementales s’est considérablement détériorée depuis 2011, en raison de la mauvaise gestion d’après plusieurs observateurs de la filière de la gestion des déchets. Selon un rapport de la Banque Africaine de Développement, datant de 2016 sur les perspectives économiques de la Tunisie, les autorités peinent à appliquer la loi, à ce sujet. Dans la note d’orientation 2016-2020, le coût de la dégradation de l’environnement en Tunisie est estimé à 2,7 % du PIB.

Apparemment, tous ces crimes contre l’environnement commis au vu et su des autorités et de la population semblent ne plus inquiéter les autorités ni même l’ANGED et sa directrice générale, Besma Jebali.

Laissez un commentaire
Publié par
Mohamed Ben Abderrazek