Le gouvernement tunisien a franchi un pas décisif vers l’élimination du travail précaire dans le secteur public. En date du mardi 17 juin 2025, le décret n°327 de l’année 2025 a été publié au Journal officiel de la République tunisienne, actant l’interdiction de toute forme de sous-traitance dans le secteur public et la dissolution officielle de la société Itissaliya Lilkhadamat (Société de services télécoms).
Ce décret s’inscrit dans la continuité de la révision du Code du travail, qui avait déjà interdit et criminalisé la sous-traitance dans le secteur privé. L’annonce vient concrétiser une volonté politique affirmée par le président de la République, Kaïs Saïed, de mettre un terme aux formes dites « d’esclavage moderne » ou de « travail déguisé » au sein de l’administration.
Une mesure sociale à portée symbolique et structurelle
Selon la présidence, ce décret répond à un impératif de justice sociale, visant à rétablir l’équilibre entre la dignité des travailleurs, l’équité salariale et la stabilité de l’emploi. Le chef de l’État a déclaré qu’aucune forme d’exploitation ou d’emploi précaire ne saurait perdurer dans un État réellement social.
La société Itissaliya Lilkhadamat, fondée dans les années 2000 pour externaliser certains services logistiques et techniques au sein d’institutions publiques, avait souvent été critiquée pour sa gestion opaque, ses contrats courts renouvelables et les conditions de travail précaires imposées à des milliers d’agents répartis entre les ministères, les écoles et les entreprises publiques.
Une réforme en cohérence avec les discours présidentiels
Depuis son arrivée au pouvoir, le président Kaïs Saïed a régulièrement dénoncé la prolifération des formes de travail temporaire, qualifiées de « solutions transitoires devenues permanentes », et a promis de réhabiliter l’État social en instaurant des conditions de travail stables, équitables et dignes dans tout le pays.
L’interdiction de la sous-traitance dans le secteur public est une concrétisation supplémentaire d’un processus politique initié dès les premières années de son mandat, visant à lutter contre les inégalités structurelles et le clientélisme dans l’administration.
Ainsi, avec l’entrée en vigueur du décret n°327-2025, la Tunisie tourne une page dans la gestion de ses ressources humaines publiques.
L’interdiction de la sous-traitance dans le secteur public et la dissolution de la société Itissaliya Lilkhadamat marquent un tournant décisif vers un modèle plus équitable et transparent de l’emploi.
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