Des économies loin des objectifs annoncés
Le gouvernement français, par la voix du ministère des Finances, a sollicité un délai supplémentaire auprès de la Commission européenne pour soumettre son plan de réduction du déficit public.
Ce plan, initialement attendu pour le 20 septembre, vise à ramener le déficit sous la barre des 3 % du PIB d’ici 2027. Bruno Le Maire, ministre des Finances, avait annoncé en début d’année 25 milliards d’euros d’économies. Cependant, seuls 10 milliards ont été réalisés avant la tenue des élections législatives anticipées, retardant ainsi l’effort budgétaire.
Une prolongation pour une cohérence budgétaire
Le ministère de l’Économie a confirmé que la demande de prolongation vise à garantir une cohérence entre ce plan de réduction et le projet de loi de finances 2025.
La durée précise de ce délai n’a toutefois pas été précisée. La France fait face à une procédure européenne pour déficit excessif, aux côtés de six autres États membres de l’UE. Le plan envoyé à Bruxelles doit détailler les mesures correctives nécessaires pour respecter les règles budgétaires de l’Union européenne.
Déficit public : des chiffres alarmants
Les dernières estimations budgétaires dressent un tableau préoccupant. L’envolée des dépenses publiques, en particulier celles des collectivités locales, ainsi que des recettes fiscales en deçà des prévisions, pourraient porter le déficit public à 5,6 % du PIB en 2024, voire 6,2 % en 2025. Ces chiffres dépassent largement le déficit prévu pour 2023, qui était déjà à 5,5 %.
Pour respecter la trajectoire budgétaire transmise à Bruxelles, la France devra réaliser près de 110 milliards d’euros d’économies d’ici à 2027, selon une note de la Direction générale du Trésor.
Ce défi semble particulièrement difficile à relever, surtout dans un contexte politique et social tendu. Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes, a qualifié cet objectif de « peu vraisemblable » et « caduc », estimant qu’il serait difficile de justifier économiquement et socialement un tel ajustement brutal.
Un budget réversible pour 2025
Le gouvernement démissionnaire a préparé un budget « réversible » pour 2025. Ce dernier maintient les dépenses de l’État à hauteur de 492 milliards d’euros, identiques à celles de 2024, mais redistribuées différemment entre les ministères. Ce budget pourrait être ajusté selon les priorités du futur gouvernement, ce qui laisse la porte ouverte à des modifications en fonction des négociations à Bruxelles et des impératifs européens.
Ainsi, le chemin vers la réduction du déficit public s’annonce semé d’embûches pour la France. Alors que les objectifs budgétaires fixés apparaissent de plus en plus inatteignables, la demande de prolongation formulée par Paris témoigne des difficultés rencontrées.
Face à une croissance des dépenses publiques et une stagnation des recettes fiscales, la France devra trouver un équilibre délicat pour répondre aux exigences de l’Union européenne tout en ménageant un contexte national sensible.
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