Dans une déclaration accordée à Tunisie Numérique la députée Courant Démocrate Samia Abbou a expliqué qu’il était normal que des députés fassent l’objet de demandes de levée d’immunité. Ces demandes peuvent être motivées par une simple infraction au code de la route comme peuvent avoir lieu suite à un crime électoral ou de corruption, a-t-elle expliqué.
Ce qui n’est en revanche pas normal est que le président de l’ARP Rached Ghannouchi se sert de ces demandes pour faire du chantage aux députés en vue de servir ses intérêts politiques, a-t-elle dénoncé. Certains députés ont même été réduits « au rang d’esclaves », appelé à exécuter les ordres ainsi que l’agenda politique de Rached Ghannouchi, a ajouté Abbou.
D’après la députée, les textes octroient au président de l’ARP l’attribution de recevoir en premier les demandes de levée d’immunité à l’encore des représentants parlementaires. Il doit par la suite les transmettre à la Commission du règlement intérieur, de l’immunité, des lois parlementaires et des lois électorales, présidée par Neji Jmal, affilié au bloc Ennadha.
Elle ajouté que Rached Ghannouchi a toujours déclaré n’avoir reçu aucune demande de levée d’immunité. Maher Medhouioub a déclaré la même chose lors de la conférence de presse d’hier.
Or, ces derniers ont bien reçu des demandes (selon les réponses du ministère de la Justice que le parti a peiné à obtenir), mais ils profitent des failles textuelles pour dire qu’à ces demandes manque un document essentiel : la preuve du refus de la levée d’immunité de la part du député objet de l’enquête.
Elle a souligné que Rached Ghannouchi devient ainsi « complice » de tous les crimes commis par des députés objets de demande de levée d’immunité, ajoutant que le Courant Démocrate va porter plainte contre ce dernier au pôle judiciaire économique et financier.
Qu’il s’agisse de corruption, de blanchiment d’argent, de contrebande ou de chantage, Rached Ghannouchi est complice et le parti portera plainte contre lui, a-t-elle estimé.
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