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Dernière minute : Le FMI appelle à sauver dans l’immédiat les vies et moyens de subsistance des tunisiens

Dernière minute : Le FMI appelle à sauver dans l’immédiat les vies et moyens de subsistance des tunisiens

Le conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a annoncé hier soir vendredi 26 avril 2021 que les consultations au titre de l’article IV avec la Tunisie ont été achevées.

D’après le FMI, la pandémie de COVID-19 a durement touché la Tunisie et entraîné un ralentissement économique sans précédent. Selon des estimations, le PIB réel s’est contracté de 8,2 % en 2020 : il s’agit du ralentissement économique le plus prononcé depuis que le pays est devenu indépendant.

Toujours selon le fonds, le déficit budgétaire (hors dons) est estimé avoir atteint 11,5 % du PIB. Les recettes ont diminué, en raison d’une baisse des recettes fiscales. Des embauches supplémentaires (dont environ 40 % dans le secteur de la santé, notamment pour combattre la pandémie de COVID-19) ont fait s’accroître la masse salariale de la fonction publique à 17,6 % du PIB, soit l’une des plus élevées du monde.

La hausse des dépenses a été compensée par une baisse des investissements et des subventions énergétiques. En raison de l’augmentation du déficit budgétaire et de la contraction du PIB, la dette de l’administration centrale est estimée avoir augmenté à près de 87 % du PIB.

En outre, le FMI a souligné que les administrateurs souscrivent à l’orientation générale de l’évaluation effectuée par les services du FMI. Ils notent que la crise de la COVID-19 aggrave les fragilités socio-économiques de la Tunisie tout en notant que la croissance devrait reprendre de manière modeste en 2021, mais qu’elle risque d’être révisée à la baisse. Ils conviennent que la priorité dans l’immédiat consiste à sauver des vies, ainsi que les moyens de subsistance de la population, et à stabiliser l’économie jusqu’à ce que la pandémie s’atténue.

Dans ce contexte, ils soulignent qu’il est nécessaire de réduire la masse salariale et de limiter les subventions énergétiques, tout en accordant la priorité aux dépenses de santé et à l’investissement, ainsi qu’en protégeant les dépenses sociales ciblées.

Les administrateurs du FMI notent que la dette publique de la Tunisie deviendrait insoutenable à moins que ne soit adopté un programme de réforme solide, crédible et bénéficiant d’un soutien étendu. Ils appellent aussi les autorités à rendre la fiscalité plus équitable et favorable à la croissance, et encouragent à prendre des mesures pour apurer les arriérés qui ont été accumulés dans le système de sécurité sociale.

Ils soulignent également qu’il est nécessaire d’opérer des réformes d’ample portée dans les entreprises publiques afin de réduire les passifs éventuels. Ils encouragent les autorités à adopter un plan visant à réduire les risques budgétaires et financiers des entreprises publiques, à renforcer la gouvernance d’entreprise et à améliorer l’information financière et la transparence.

Les administrateurs précisent que la politique monétaire doit avoir pour souci primordial l’inflation, en agissant sur les taux d’intérêt à court terme, tout en préservant la flexibilité du taux de change.

Les prochaines consultations au titre de l’article IV avec la Tunisie devraient avoir lieu selon le cycle habituel de 12 mois.

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