Economie

Des jeunes tunisiens emprisonnés pour l’utilisation de cryptomonnaies

Des jeunes tunisiens emprisonnés pour l’utilisation de cryptomonnaies

La députée Imen Bettaieb, vient d’adresser au chef du gouvernement Hichem Mechichi, au président de l’ARP, Rached Ghannouchi, et à un certain nombre de ministres des correspondances et des questions écrites concernant l’arrestation d’un groupe de jeunes pour l’utilisation de monnaies numériques.

Imen Bettaieb a déploré le harcèlement et la persécution qu’ont subis les jeunes, selon ses dires, tout en insistant sur le droit des jeunes tunisiens à bénéficier d’opportunités à l’instar des jeunes du monde surtout que les autorités leur demandent constamment innovation, créativité et création de valeur.

La députée a ainsi dévoilé une longue correspondance détaillée adressée le 1er juin courant à Rached Ghannouchi où elle a rappelé que les jeunes ont été arrêtés pour détention de monnaies numériques suite à un vide juridique notoire et en dépit de l’existence de normes internationales strictes régissant le fonctionnement des plateformes d’échanges de ce type de monnaie et le contrôle des identités de leurs utilisateurs.

Elle a cité, à titre, indicatif, la norme AMLD5 mise en place par l’UE dans le cadre de lutte contre le blanchiment de l’argent et le financement du terrorisme, à partir de 2018.

Imen Bettaieb a révélé que les avocats des jeunes arrêtés évoquent de graves dépassements pour extorquer les aveux des jeunes sous la menace et la violence outre le contrôle de leurs comptes sur les réseaux sociaux.

Pire encore, la députée a fait savoir qu’une société suisse s’est établie au Gouvernorat de Jendouba pour créer une plateforme d’échange de monnaie numérique « Ethereum » sans jamais être inquiétée par la police contrairement aux jeunes entrepreneurs tunisiens qui souffrent de bureaucratie, de l’archaïsme et de l’immobilisme des pouvoirs publics, devenus légendaires.

Il est à préciser que techniquement, les nouveaux modes de paiement assurent une traçabilité des transactions monétaires ce qui constitue un excellent moyen de combattre la corruption, alimentée par le cash. Malheureusement, une loi réglementant les cryptomonnaies reste toujours empêchée par la Banque Centrale de Tunisie (BCT).

Pourtant, Marouane Abassi, Gouverneur de la BCT avait lui-même déclaré en 2020, lors de sa participation à la 3ème édition de la Crypto-Finance Conférence à St. Moritz (Suisse) que « nous sommes convaincue que brider une technologie à ses débuts serait une erreur et qu’il faut la suivre de très près, bien la comprendre voire l’expérimenter et se préparer au mieux pour une surveillance efficace de ses ‘’uses cases’’ ».

Malheureusement, dans une Tunisie qui peine à sortir de l’âge de pierre numérique, toute transaction ou paiement en ligne est source de suspicion jusqu’à preuve du contraire.

 

 

 

 

 

 

 

 

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