Dis-moi ce que tu manges

Dis-moi ce que tu manges: Chez Imad, l’hospitalité testourienne est sacrée

Dis-moi ce que tu manges: Chez Imad, l’hospitalité testourienne est sacrée

Tunisie Numérique s’est penchée sur les habitudes alimentaires des ménages tunisiens qui ont bien voulu partager avec nos journalistes, dans les régions, leurs modes de consommation.

L’initiative, intitulée ‘‘Dis-moi ce que tu manges’’, vise à dépeindre avec authenticité et sans préjugés la manière dont les familles tunisiennes gèrent leur budget alimentaire en période de crise.

Dans un élan de générosité et de transparence, les familles participantes, issues de divers horizons géographiques et socio-économiques de la Tunisie, ont volontairement accepté de révéler les coulisses de leur organisation domestique. Elles ont ouvert les portes de leurs garde-manger et réfrigérateurs, nous permettant ainsi d’observer de près les choix et les sacrifices qu’elles font au quotidien pour nourrir leurs proches.

Testour : Un héritage andalou vivant à travers le métal

Au cœur de la ville de Testour, dans le gouvernorat de Béja, imprégnée de l’esprit andalou du XVIIe siècle, vit Imad, un artisan qui a fait du cuivre son langage pour raconter les histoires du passé.

C’est ici, où l’artisanat rencontre les traditions culinaires, que se dessine la vie de Imad, âgé de 57 ans, et de sa famille composée de son épouse Baya, 54 ans, de leur fils Raed, 30 ans, et de leur fille Samar, 24 ans.

L’art du cuivre : Un savoir-faire traditionnel et une passion transmise

Dans son petit atelier au centre du vieux marché, Imad façonne le cuivre depuis plus de vingt ans. Cette activité artisanale lui rapporte un revenu mensuel fluctuant entre 2000 et 2500 dinars, selon les périodes.

Le cuivre n’est pas simplement un métal, c’est une histoire que l’on transmet de génération en génération“, déclare-t-il avec un sourire fier.

Ses œuvres sont décorées de motifs inspirés de l’architecture andalouse de sa ville, attirant les touristes et les clients en quête d’authenticité. Cependant, il fait face à des défis majeurs, notamment la hausse des prix des matières premières et la baisse de la demande locale.

Cuisine testourienne : Un mélange savoureux de tradition et de modernité

Les plats sont préparés avec des ingrédients locaux disponibles dans le marché de Testour, où les saveurs de la nature se mêlent aux touches de la cuisine andalouse.

Imad et sa femme, Baya, un duo harmonieux, partagent la responsabilité des courses hebdomadaires. Choisir soigneusement les ingrédients fait partie de leurs rituels, chaque produit portant avec lui les souvenirs et les secrets des plats traditionnels.

Lorsque sa femme est absente, leur fille, Samar, aide à la préparation des repas, apportant sa propre touche.

Ma fille redonne vie à la cuisine de Testour à sa manière, elle est l’extension de cette tradition“, dit fièrement Imad.

Le petit-déjeuner : Un début de journée chaleureux et authentique

Le matin commence pour la famille de Imad avec un petit-déjeuner modeste mais nourrissant : du pain “tabouna”, préparé par Baya et servi chaud avec de l’huile d’olive locale, aux saveurs douces, accompagné de miel ou de confiture faite maison. La table ne manque jamais de café chaud.

Le déjeuner : Simple, mais riche en saveurs

Le couscous aux légumes ou au poulet est un plat de base apprécié de tous. Lors des journées où un repas rapide est nécessaire, Imad prépare des pâtes au poulet, avec des olives et une touche de fromage râpé.

Parfois, la famille prépare aussi de la “Mloukhia”, un plat mijoté lentement pendant des heures, pour développer sa texture et sa saveur unique.

La Mloukhia est notre plat préféré lors des journées froides, elle nous donne de l’énergie et de la chaleur“, ajoute-t-il.

Le dîner : Un repas léger pour clore la journée

La famille de Imad préfère des plats simples comme la soupe d’orge ou de lentilles, peu coûteux mais réconfortants. Parfois, un plat de salade grillée avec du pain, de l’huile d’olive et un peu de fromage de Testour ou des œufs durs complètent le repas.

S’adapter à la crise : L’ingéniosité familiale face aux défis économiques

Malgré la hausse des coûts de la vie, Imad et sa famille ont su s’adapter intelligemment à la situation. Par exemple, ils privilégient le poulet et certains types de poissons en remplacement de la viande rouge.

Le poulet et les sardines sont les soutiens des familles modestes. Grâce à eux, nous essayons d’innover dans nos recettes pour satisfaire tout le monde“, explique Imad.

La famille conserve aussi une partie de son héritage culinaire en stockant des produits saisonniers comme l’huile d’olive.

L’hospitalité testourienne : Un geste sacré

L’hospitalité est une valeur sacrée pour Imad. Malgré les difficultés, il veille à recevoir ses invités et leur offrir le meilleur de son foyer. En période de fêtes, la famille prépare des plats riches en saveurs comme le “couscous au poulet” ou les “Banadhej”.

Les crises vont prendre fin, mais l’hospitalité fait partie de notre âme, arabe et andalouse“, conclut Imad.

Imad et sa famille : Préservateurs d’un héritage andalou à travers le temps

L’histoire de Imad n’est pas simplement celle d’une famille, c’est aussi un témoignage vivant de la manière dont une ville comme Testour conserve son patrimoine face aux défis du temps. Le cuivre qu’Imad façonne, les plats préparés par sa famille, sont autant d’éléments d’un tableau andalou magnifique qui reflète la force des traditions et l’esprit de l’appartenance.

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