Tunisie Numérique s’est penchée sur les habitudes alimentaires des ménages tunisiens qui ont bien voulu partager avec nos journalistes, dans les régions, leurs modes de consommation.
L’initiative, intitulée ‘‘Dis-moi ce que tu manges’’, vise à dépeindre avec authenticité et sans préjugés la manière dont les familles tunisiennes gèrent leur budget alimentaire en période de crise.
Dans un élan de générosité et de transparence, les familles participantes, issues de divers horizons géographiques et socio-économiques de la Tunisie, ont volontairement accepté de révéler les coulisses de leur organisation domestique. Elles ont ouvert les portes de leurs garde-manger et réfrigérateurs, nous permettant ainsi d’observer de près les choix et les sacrifices qu’elles font au quotidien pour nourrir leurs proches.
Chaque récit décrit de manière fidèle les stratégies diverses et les adaptations nécessaires face aux défis économiques, tout en reflétant la richesse des traditions culinaires et la résilience des familles tunisiennes.
Dans la délégation de Oueslatia, au gouvernorat de Kairouan, vit la famille de Moncef, un ouvrier journalier. Leur quotidien est marqué par une vie modeste mais remplie de défis, soutenue par un amour profond pour les traditions et un sens aigu de la solidarité familiale.
Une organisation simple et un rôle central de l’épouse
Moncef, âgé de 54 ans, alterne entre son travail en tant qu’ouvrier journalier et ses responsabilités familiales. Avec un revenu mensuel d’environ 1200 dinars, lui et sa femme, Majda (51 ans), ont mis en place un système efficace pour répondre aux besoins de leurs trois enfants : Mohamed, Ali et Omar, âgés respectivement de 10, 12 et 14 ans, qui poursuivent leur scolarité dans des écoles primaires et collèges locaux.
Majda, cœur battant de la famille, est responsable de la cuisine, choisissant les recettes et veillant à organiser les courses avec un budget restreint.
La moitié du revenu de Moncef, 600 DT, est allouée aux dépenses mensuelles, notamment les courses et les achats journaliers de produist alimentaires. Il prend en charge les courses hebdomadaires, toujours en quête des meilleurs prix et des produits de qualité.
Les courses: Un challeng à la recherche de la qualité à moindre coût
Chaque semaine, Moncef se rend au marché local de Oueslatia pour s’approvisionner en produits frais, en privilégiant les fruits et légumes de saison comme le piment, la tomate, les pommes de terre et les oignons.
Le coût hebdomadaire des courses dépasse souvent les 50 dinars, uniquement pour les légumes. Toutefois, la famille est contrainte d’éviter certains produits coûteux, comme la viande de mouton et certains types de poissons, qui ont presque disparu de leur menu en raison de l’augmentation des prix.
Survivre au quotidien grâce à la simplicité et l’ingéniosité
La journée commence par un petit-déjeuner modeste, à base de café au lait, de pain, d’huile d’olive et de pâtisseries maison préparées par Majda. Ainsi, la famille garantit à la fois la qualité et un petit budget.
Le déjeuner se compose souvent de couscous au poulet, parfois accompagné de viande de mouton ou de bétail, et le dîner varie entre du riz au poulet et d’autres plats préparés avec les ingrédients locaux disponibles.
Le dimanche, la famille se réunit pour un repas plus élaboré, où le couscous au bétail ou au poulet est préparé et partagé dans une atmosphère conviviale.
Les snacks et goûters des enfants sont principalement faits maison, avec des produits simples et sains. Manger à l’extérieur est très rare et limité à un budget d’environ 20 dinars seulement.
Couscous et pâtes : Des incontournables de la table familiale
Le couscous occupe une place de choix dans la cuisine de la famille. Préparé avec du mouton, du bétail, du poulet ou uniquement des légumes, il est bien plus qu’un plat, il symbolise la culture et les traditions de la famille.
“Le couscous n’est pas un simple plat, c’est un symbole de notre culture et de nos traditions. C’est un aliment indispensable pour notre famille“, explique Moncef.
Accompagné de plats simples comme la soupe de légumes, le couscous reste un choix privilégié, car la famille préfère éviter les repas rapides ou les restaurants pour des raisons de santé et de budget.
Les pâtes occupent aussi une place centrale. Non seulement elles sont rapides et faciles à préparer, mais elles représentent aussi une solution économique et nourrissante pour la famille.
“Les pâtes sont une solution pratique pour répondre à nos besoins quotidiens tout en respectant notre budget“, souligne Moncef.
Avec une sauce à base de tomates ou de légumes de saison, les pâtes sont transformées en un plat délicieux et complet.
Les émissions sur la nutrition: Une source d’inspiration
Malgré les difficultés de la vie quotidienne, la famille a su adopter des habitudes alimentaires plus saines, en suivant des émissions télévisées éducatives sur la nutrition.
“Nous avons appris à vivre selon nos moyens, ce qui est une leçon importante pour nous et pour nos enfants”, indique le père de famille.
Réduire le gaspillage alimentaire: Une stratégie de consommation responsable
Malgré des ressources limitées, la famille parvient à minimiser le gaspillage alimentaire. Majda veille à cuisiner des quantités adaptées aux besoins de la famille et incite les enfants à finir leurs assiettes.
Une leçon de résilience dans la simplicité
L’histoire de Moncef et de sa famille est un modèle de résilience face aux difficultés de la vie.
Dans un contexte rural tunisien, où la simplicité et la solidarité sont essentielles, la famille de Moncef trouve des solutions créatives pour concilier traditions, santé et économies.
Grâce à une gestion réfléchie de leur budget et à une volonté d’adaptation aux réalités économiques, ils démontrent que même dans la simplicité, il est possible de vivre dignement et de surmonter les défis de la vie quotidienne.
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