Tunisie Numérique s’est penchée sur les habitudes alimentaires des ménages tunisiens qui ont bien voulu partager avec nos journalistes, dans les régions, leurs modes de consommation.
L’initiative, intitulée ‘‘Dis-moi ce que tu manges’’, vise à dépeindre avec authenticité et sans préjugés la manière dont les familles tunisiennes gèrent leur budget alimentaire en période de crise.
Dans un élan de générosité et de transparence, les familles participantes, issues de divers horizons géographiques et socio-économiques de la Tunisie, ont volontairement accepté de révéler les coulisses de leur organisation domestique. Elles ont ouvert les portes de leurs garde-manger et réfrigérateurs, nous permettant ainsi d’observer de près les choix et les sacrifices qu’elles font au quotidien pour nourrir leurs proches.
Chaque récit décrit de manière fidèle les stratégies diverses et les adaptations nécessaires face aux défis économiques, tout en reflétant la richesse des traditions culinaires et la résilience des familles tunisiennes.
Dans cet épisode, nous nous rendons à Kairouan Sud à la rencontre de Ridha, un commerçant de 48 ans et de sa famille.
Ridha vit avec son épouse et leurs deux enfants adolescents, Asser (15 ans) et Jasser (17 ans). Ensemble, ils naviguent à travers les défis économiques actuels tout en essayant de préserver la qualité de leur alimentation.
La gestion du budget : Entre qualité et modération
Ridha est commerçant. Son épouse Assila l’aide dans son travail, ce qui leur permet de ne pas avoir à payer un salaire à un employé.
Le revenu total net de la famille est d’environ 1800 DT par mois.
Chaque mois, la famille consacre environ 1000 DT à ses achats alimentaires.
Malgré un revenu modeste, la famille prend au sérieux et accorde une grande importance à la consommation de plats sains et équilibrés. C’est pourquoi ils privilégient l’achat de produits frais et de saison.
Ridha s’occupe des courses, qui se font une fois par semaine.
Il va au marché municipal pour acheter des légumes et fruits de saison. Il évite la viande rouge, qu’il trouve trop chère, et se rabat plutôt sur des viandes de volaille et, parfois, du poisson, qui répondent aux besoins nutritionnels minimum de la famille.
Assila, quant à elle, gère la préparation des repas et veille à éviter le gaspillage alimentaire.
“El Mouna” : Le secret traditionnel pour faire face à la cherté de la vie
Face à l’augmentation des prix des produits frais, la famille de Ridha a adopté un principe de stockage traditionnel: “el mouna”. Ce concept leur permet de stocker des produits à l’avance, évitant ainsi les hausses de prix tout en préservant la richesse des produits locaux.
Harissa, couscous, épices, viande séchée (kadid) et tomates séchées sont des produits que la famille prépare et conserve dans ses placards et congélateurs.
Cela leur permet de cuisiner des plats traditionnels tout au long de l’année, tout en réduisant leurs coûts et en garantissant la qualité des repas, sans conservateurs artificiels ni produist chimiques.
“Nous maintenons constamment des réserves pour faire face aux périodes plus difficiles, sans avoir à recourir à des achats coûteux“, explique Ridha.
Cela leur permet de mieux gérer les fluctuations des prix, malgré les ressources limitées.
Le secret de la famille : Pas de gaspillage et non à la surconsommation
Un principe d’or pour Ridha et sa famille est de ne jamais surconsommer, ni de rien jeter.
“Nous n’achetons que ce dont nous avons besoin et préparons nos repas en conséquence. Cela nous aide à garder nos finances sous contrôle tout en garantissant des repas équilibrés et sains“, explique-t-il.
Le couple planifie les repas sur une base hebdomadaire, en tenant compte des produits disponibles et du budget familial.
Le plat phare de la famille est le couscous, préparé généralement le dimanche, avec de la volaille, des légumes ou parfois du poisson.
Ridha veille aussi à ce que les enfants consomment des aliments nutritifs, en évitant les produits industriels et les snacks achetés en magasin. Les goûters, quant à eux, doivent toujours être faits maison.
S’adapter à une nouvelle réalité face à la crise
Pour Ridha, les répercussions de la crise économique se font sentir dans la vie quotidienne de la famille, mais celle-ci a su s’adapter.
“Avec la hausse des prix, nous avons dû modifier certaines de nos habitudes. Nous privilégions les produits locaux et évitons les produits importés, trop coûteux ou aux origines douteuses. Nous mangeons également de moins en moins dans des restaurant, non seulement pour des raisons financières, mais aussi pour privilégier une alimentation plus saine.”
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