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Dis-moi ce que tu manges: Une petite famille de Beni Khiar, la résilience et l’adaptabilité pour s’en sortir

Dis-moi ce que tu manges: Une petite famille de Beni Khiar, la résilience et l’adaptabilité pour s’en sortir

Tunisie Numérique s’est penchée sur les habitudes alimentaires des ménages tunisiens qui ont bien voulu partager avec nos journalistes, dans les régions, leurs modes de consommation.

L’initiative, intitulée ‘‘Dis-moi ce que tu manges’’, vise à dépeindre avec authenticité et sans préjugés la manière dont les familles tunisiennes gèrent leur budget alimentaire en période de crise.

Dans un élan de générosité et de transparence, les familles participantes, issues de divers horizons géographiques et socio-économiques de la Tunisie, ont volontairement accepté de révéler les coulisses de leur organisation domestique. Elles ont ouvert les portes de leurs garde-manger et réfrigérateurs, nous permettant ainsi d’observer de près les choix et les sacrifices qu’elles font au quotidien pour nourrir leurs proches.

Chaque récit décrit de manière fidèle les stratégies diverses et les adaptations nécessaires face aux défis économiques, tout en reflétant la richesse des traditions culinaires et la résilience des familles tunisiennes.

Dans un quartier de la municipalité de Beni Khiar, dans le gouvernorat de Nabeul, vit Mohamed, un jeune homme de 31 ans, aux côtés de sa femme Narjes et de leur petite fille Maouadda, âgée de deux ans.

Ensembles, ils forment une famille modeste mais unie, travaillant dur pour subvenir à leurs besoins tout en s’adaptant à un contexte économique difficile.

Gestion du budget et préparation des repas: Une responsabilité partagée

Mohamed et Narjes travaillent dans le secteur agricole tout au long de l’année, récoltant des olives, des céréales et des agrumes.

Ils touchent ensemble un salaire de 2600 DT par mois, ce qui constitue leur seule source de revenu.
Malgré un budget serré, ils essaient de concilier entre leurs besoins quotidiens et l’ambition de garantir un avenir meilleur à leur fille.
Ils réussissent à répartir les tâches de manière efficace. Mohamed prend en charge les courses hebdomadaires, tandis que Narjes prépare les repas avec soin et affection.

Ils discutent souvent pour établir le menu de la semaine, en tenant compte de leur situation financière, tout en veillant aux besoins de leur petite Maouadda.

Le marché local: La quête des produits frais et pas chers

Chaque semaine, Mohamed se rend au marché local de Beni Khiar, un lieu qu’il affectionne particulièrement pour y acheter des fruits et légumes de saison.

“Nous privilégions toujours les produits de saison, car ils sont moins chers et de meilleure qualité”, affirme-t-il.
Les achats de Mohamed comprennet des tomates, des piments, des oignons, des légumes-feuilles essentiels, ainsi que de la viande de poulet, un kilo de viande d’agneau et un kilo de sardines.

Cela coûte souvent près de 150 dinars, un montant que le couple estime assez élevé pour une petite famille au budget assez serré. Cependant, la famille s’assure de manger de manière saine et équilibrée.
La viande rouge reste souvent un luxe et les pommes de terre sont devenues rares, selon Mohamed.

Quant aux produits hors saison, conservés en réfrigérateur ou au congélateur, la famille les évite, tout simplement, les jugeant coûteux et peu sains.

Retour aux racines: Des repas simples et nourrissants

Dans la cuisine familiale, Narjes prépare les repas quotidiens en quantité mesurée et avec prudence pour éviter tout gaspillage.
Le couscous avec de la viande d’agneau ou du poisson et une salade grillée dans le four traditionnel (tabouna) sont les repas favoris de la famille. Le dîner se compose généralement de pâtes aux légumes accompagnées d’une salade.
Comme beaucoup de Tunisiens, le dimanche est un jour spécial où la famille se réunit chez la mère de Mohamed pour partager un couscous au bœuf, renforçant ainsi les liens familiaux dans une ambiance chaleureuse.

Face à la crise, la résilience s’impose

Face à la crise économique et à la hausse des prix, les habitudes alimentaires de la famille ont dû s’adapter.
Les repas sont devenus plus simples, avec une forte préférence pour les produits naturels et de saison.
La famille cherche également à maintenir une gestion équilibrée de son budget. Des produits de base comme la farine, la pâte et le couscous sont achetés en grande quantité et stockés pour un usage à long terme, assurant ainsi une certaine stabilité alimentaire face aux fluctuations de l’offre.

Pas d’achats impulsifs et pas de gaspillage

Narjes veille particulièrement à ne cuisiner que la quantité nécessaire et encourage à éviter la tentation des achats impulsifs. “Le gaspillage alimentaire n’est pas seulement une perte d’argent, mais un gaspillage de ressources qui pourraient bénéficier à d’autres”, annonce-t-elle.
Réduire la dépendance aux produits de conserve et privilégier les aliments locaux et sains semble être une démarche bénéfique. En dépit des conditions difficiles, ces changements ont permis à la famille d’améliorer la qualité de leur alimentation.

Petit budget, famille soudée: Une leçon de patience et d’adaptabilité

L’histoire de Mohamed et de sa famille est une illustration parfaite de la résilience et de l’adaptabilité. Dans un contexte économique difficile, ils montrent que les défis peuvent devenir le point de départ de nouvelles façons de vivre. En organisant leurs responsabilités familiales, en privilégiant les produits agricoles locaux de saison et en évitant le gaspillage, ils parviennent à équilibrer ce qui est disponible avec ce qui est nécessaire.

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