Economie

Dossier – Secteur bancaire : 2021, une année de consolidation des assises financières et des résultats (1/3)

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Les banques cotées qui sont 12 banques universelles viennent de tenir leurs assemblées générales annuelles des actionnaires au titre de l’exercice comptable 2021 après publication de leurs états financiers, notes annexes et rapports des commissaires aux comptes, généraux et spéciaux.

Contrairement aux prévisions de certaines agences de notation et certains organismes financiers, le secteur bancaire tunisien n’a pas subi d’une manière significative les répercussions de la crise économique et les méfaits de la pandémie bien au contraire, il a pu consolider ses fonds propres, faire évoluer ses résultats et gérer d’une manière optimale ses risques de solvabilité et de liquidité conformément aux standards en vigueur malgré le durcissement des normes en la matière en phase avec celles adoptées au niveau international.

Au fait, les dépôts des banques ont évolués globalement sur la période décembre-2020-décembre de 71938 à 77347 millions de dinars (MD) soit une hausse de 5409 MD ou 7,52%. Par ailleurs, les emprunts et ressources spéciales ses ont accrus de 40 MD (+1%) à 5798 MD.

Parallèlement les capitaux propres ont avancé remarquablement de 15743, fin 2020 à 16648 MD au terme de l’année 2021 réalisant s’appréciant ainsi de 906 MD ce qui correspond à une hausse soutenue de 5,75%.

Ceci a permis d’améliorer les créances à la clientèle de 73606 en 2020 à 76828 MD fin 2021 enregistrant, à cet effet, une lancée de 3222 MD correspondant à une évolution de 4%. Ces chiffres dénotent la dynamique de financement des agents économiques qui a été boostée par les banques tunisiennes malgré les difficultés que connaissent les entreprises depuis le début de l’année 2020.

En outre, les mêmes chiffres montrent la réussite du secteur à assurer une adéquation optimale entre les ressources et les emplois ce qui lui a permis de se conformer aux ratios réglementaires notamment en ce qui concerne la liquidité à court terme (LCR) parallèlement à l’amélioration des ratios relatifs au rendement des actifs (ROA) et des capitaux propres (ROE).

Et pour cause, le volume total des actifs est passé de 101858 MD en 2020 à 109388 MD au terme de l’exercice écoulé signant, à cet effet, un rebond de 7530 MD ou 7,39%. Par ailleurs le résultat net, global banques, a évolué d’une manière assez remarquable de 962 à 1098 MD sur la période 2020-2021 soit une progression de 136 MD ou 14,14% ce qui a engendré une amélioration du rendement des actifs à 0,1% et de celui des fonds propres à 6,6%.

Rappelons que le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), Marouane Abassi a rappelé dans le dernier rapport sur la supervision bancaire que face au défi de la crise sanitaire qui a frappé le pays, le secteur financier se devait d’accroitre ses efforts en vue de préserver son assise et ses indicateurs financiers, tout en poursuivant son soutien au tissu économique.

Dans ce contexte inédit, Il a précisé que la BCT a joué pleinement son rôle dans le maintien de la stabilité du secteur financier de manière à soutenir la stratégie de l’Etat dans la gestion de la crise en adoptant une panoplie de mesures d’ordre monétaire, économique et prudentiel visant en priorité à soutenir les opérateurs économiques.

Ainsi et sur le plan économique, La BCT a pris des mesures de soutien telles que le report des échéances des crédits pour les particuliers et les professionnels et l’octroi de financements exceptionnels pour le financement du cycle d’exploitation des entreprises. Ces mesures ont été corroborées par des mesures monétaires telles que la baisse du taux directeur à deux reprises et l’institution de lignes de financement exceptionnelles renforcées par l’admission des effets y afférents au refinancement sur le marché monétaire.

Sous cet angle, l’encours de l’intervention de la Banque Centrale sur le marché monétaire en termes d’injection des liquidités aux banques s’est inscrit en légère hausse de 224,1 MD ou de 3,6% en s’établissant à 6.534,1 MD à la fin de l’exercice 2021, contre 6.310 MD un an plus tôt, reflétant la légère augmentation des besoins des banques en liquidité.

Ces interventions ont essentiellement pris la forme d’appels d’offres à 7 jours, qui ont constitué 79,6% de l’encours global desdites interventions à fin 2021, et dont le montant s’est établi à fin 2021 à 5.200 MD contre 3.600 MD un an auparavant, soit une progression de 1.600 MD ou de 44,4 %.

Cette tendance a également été favorisée par le recours des banques, de plus en plus, aux refinancements à 1 mois dont l’encours est passé de 557 MD à fin 2020 à 939 MD à fin 2021, soit une hausse de 382 MD ou de 68,6%.

Il est à rappeler que cet instrument a été instauré par la BCT en avril 2020 dans le but de soutenir les banques et les établissements financiers dans leurs efforts pour parer aux retombées de la pandémie de la COVID-19.

Il est à noter qu’en termes de moyennes annuelles, l’encours des opérations de refinancement à plus long terme d’une durée d’un mois et des facilités de prêts à 24 heures, se sont accrus de 699,8 MD et de 142 MD, en grimpant d’une année à l’autre, de 163,2 MD à 863 MD et de 464,1 MD à 606,1 MD, respectivement.

Néanmoins, l’enveloppe moyenne des opérations de swaps de change s’est établie à 452,3 MDT à la clôture de l’exercice en cours contre 192,3 MD un an auparavant, soit une hausse de 260 MD.

Il est à signaler que le refinancement des banques se fait en contrepartie de présentation de collatéraux sous forme de bons du Trésor ou de créances courantes. 

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek