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Echaâb annonce les prochaines cibles de Saied, dans un jeu politique très dangereux

Echaâb annonce les prochaines cibles de Saied, dans un jeu politique très dangereux

La rumeur enfle, enfle… Et quand elle est portée et colportée par le mouvement Echaâb, le premier soutien du chef de l’Etat, elle devient beaucoup plus consistante. Après l’attaque contre le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), tout le monde se demande qui sont les prochains sur la liste du président de la République, Kais Saied. Haykel Mekki, député de Echaâb, a mis sur le gril l’Instance indépendante supérieure pour les élections (ISIE) et la Haute autorité indépendante pour la communication audiovisuelle (HAICA). Alors est-ce une façon de nous annoncer (ce ne serait pas la première fois) les frappes de Saied déjà actées ou est-ce une manière d’indiquer à l’occupant du palais de Carthage ses prochaines cibles ?

Selon Haykel Mekki l’ISIE et la HAICA sont un problème, leur composition et leurs actions sont un problème. «L’ISIE est une avancée que nous devons conserver certes mais sa composition doit impérativement être revue, et l’opportunité se présente aujourd’hui»? Le député a ajouté qu’il faut de toute urgence améliorer le fonctionnement de la HAICA.

Alors est-ce en écho aux propos du chef de l’Etat sur ces prétendus médias qui manquent de patriotisme ? Mystère pour le moment, mais le moins qu’on puisse dire est que cette sortie interroge après l’intervention de Saied sur “la mauvaise graine et l’ivraie”…

Par ailleurs Haykel Mekki est revenu sur la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Il a affirmé que ce dernier a été noyauté par l’Association des magistrats tunisiens (AMT) dans l’optique de servir la soupe au mouvement islamiste Ennahdha. Il a ajouté que la dissolution du CSM rend service aux magistrats lésés par les pratiques de l’AMT. D’après lui l’échec de la grève décrétée par l’AMT illustre le discrédit de cette dernière et du CSM

Selon le député les cris du président du CSM, Youssef Bouzakher, sont la manifestation de la position d’Ennahdha sur cette affaire. L’élu de Echaâb a annoncé qu’une autre instance provisoire supplantera le CSM, en attendant un travail de fond pour garantir l’indépendance du prochain conseil…

C’est la deuxième fois en 48 heures que le premier soutien du chef de l’Etat monte au front pour le défendre. Pourtant pas plus tard que le 31 janvier dernier il a exprimé publiquement ses désaccords avec Saied, notamment sur la Loi de finances 2022 et le retrait de la Loi 38-2020. Mais sur les questions régaliennes de la justice et des instances constitutionnelles, il semble que Zouhair Maghzaoui et compagnie aient résolument choisi leur camp, celui du chef de l’Etat…

Il est évident que si ce dernier devait monter sa propre formation politique, idéologiquement les compagnons de Maghzaoui et Mekki y auraient toute leur place. D’ailleurs c’est peut-être ça la finalité de ces prises de position, car à force de faire corps avec le président de la République au point de lui indiquer ses prochaines cibles, Echaâb se fâche définitivement avec l’opposition et avec une partie de ses électeurs. Le parti peut en gagner d’autres mais le pari est sacrément risqué…

C’est un jeu politique très dangereux qui ne laisse à cette formation qu’une seule alternative : Kais Saied. En espérant que ce dernier sorte vainqueur de ses nombreux combats et qu’il ait les moyens de se bâtir un avenir florissant dans l’arène politique…

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