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Economie – Ali Kooli au pays des merveilles…

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Le ministre des Finances, Ali Kooli a annoncé hier le 31 janvier 2021, que la Tunisie émettrait cette année des obligations sur les marchés financiers internationaux pour environ trois milliards de dollars ce qui équivaut à 8.1 milliards de dinars.

Ali Kooli n’a donné aucune précision sur les détails de cette manœuvre qui constituerait une première dans l’histoire de la Tunisie par son volume exceptionnellement important.

Cependant et selon des évaluations se rapportant à la soutenabilité de la dette tunisienne, si le gouvernement sort actuellement sur le marché financier international pour emprunter de l’argent, il ne pourrait pas lever plus que trois cents millions de dollars sur une durée inférieure à 3 ans et avec 11% d’intérêts.

Une véritable ruine financière.

Le flou politique, la situation économique désastreuse et la gestion chaotique des finances publiques expliquent la méfiance des opérateurs des marchés financiers internationaux qui jugent la Tunisie comme un pays à haut risque.

Le ministre des Finances, de l’Économie a évoqué comme ses prédécesseurs, la nécessité de restructurer les entreprises publiques qui sont presque toutes en faillite d’un point de vue strictement juridique et l’intention de l’Etat de vendre ses parts dans les banques publiques et la réforme de la caisse de compensation. Un vœu pieux…

Ali Kooli s’est distingué, cette fois, en déclarant que les salaires des fonctionnaires ont atteint le « seuil maximum », ajoutant que le gouvernement va étudier différentes solutions pour limiter la masse salariale telles que la réduction des salaires pour ceux qui souhaitent travailler moins d’heures.

Mais le ministre a oublié que c’est lui qui a été à l’origine de l’explosion de cette masse salariale en approuvant entre autres et dernièrement, l’intégration de quelques 30 milles ouvriers de chantiers dans la fonction publique sous prétexte de régulariser leur situation. Il a oublié aussi qu’il vient d’approuver la semaine dernière l’augmentation injustifiée des salaires de certains « hauts » fonctionnaires à hauteur de 1400 dinars par mois.

Cerise sur le gâteau, Ali Kooli appuyé par son gouvernement, œuvre aussi pour multiplier plusieurs fois les salaires des dirigeants des entreprises publiques et des directeurs généraux de l’administration qui se comptent par milliers dans le cadre d’une nouvelle réglementation motivant les hauts fonctionnaires. On se prépare même à instaurer une nouvelle agence de contrôle des entreprises publiques en difficultés financières avec bien sûr une nouvelle pléthore de fonctionnaires !

De toute façon, la réponse du fonds monétaire international (FMI) aux « réflexions » du ministre était claire.

Avant d’engager toute discussion et suite à la revue que vient d’achever (à distance), l’équipe de l’instance financière internationale dans le cadre de l’article 4 : si la Tunisie se présente de nouveau pour emprunter, il faudrait qu’elle présente un programme de réformes approuvé par le gouvernement tunisien et non plus seulement par le chef du gouvernement), le gouverneur de la BCT, les organisations professionnelles (UGTT, UTICA, UTAP, etc.), et surtout les principaux partenaires économiques et financiers étrangers du pays.

C’est une mission presqu’irréalisable, dans un contexte d’absence de toute crédibilité ou presque.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek