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Economie – Etude : Vers une politique renouvelée pour la gestion des déchets solides

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Une étude réalisée conjointement par le Centre « Arab Reform Initiative » et l’ONG « Heinrich Böll Stiftung – Bureau de Tunis intitulée « L’environnementalisme post-décentralisation : La politique locale de gestion des déchets solides en Tunisie » et publiée ce lundi 3 mai 2021 a révélé que si la question de Gestion des Déchets Solides (GDS) se pose sur un niveau local, elle cristallise les intérêts économiques nationaux et les luttes politiques.

Les analystes qui ont élaboré l’étude, soulignent que bien que les municipalités soient souvent accusées de manquement face aux problèmes de GDS, leur rôle dans le secteur dépend des ressources physiques et humaines qui font toutes deux défauts, dans de nombreuses municipalités.

Théoriquement, les réformes de décentralisation offrent aux municipalités un levier important en termes de protection de l’environnement, comme la capacité de taxer les activités polluantes, mais les municipalités ne peuvent pas nécessairement user de ces dispositions, d’après l’étude des ONG.

Trois cas ont été explorés dans l’étude, Agareb, Nabeul et Maamoura pour élucider les questions liées à la bonne gouvernance, les bonnes apparences et la toxicité. Ceux-ci illustrent les défis pratiques auxquels les municipalités sont confrontées, pour résoudre les problèmes environnementaux résultants de la GDS.

Dans le cas qualifié d’extrême de la localité de Agareb, la décharge a provoqué une toxicité menaçante. « Manish Msab » a été la campagne de justice environnementale menée contre cette toxicité. D’une certaine manière, cette action démontre la « violence lente » dont souffrent au quotidien certaines couches sociales vulnérables.

La municipalité de Agareb a soutenu la campagne, mais en pratique, elle n’a pas fait grand-chose pour lutter au nom des citoyens et trouver des solutions radicales aux problèmes environnementaux, d’après l’étude.

Fondamentalement, l’étude réalisée établit une relation entre la gouvernance locale, les dimensions politico-économiques de la modernisation des activités industrielles et la négligence du bien-être social après 2011. Mais ces résultats ouvrent la voie à une étude approfondie des municipalités où se trouvent actuellement les neuf décharges contrôlées de Tunisie.

Celle-ci pourrait inclure une analyse plus fine des doléances des citoyens concernant les décharges situées dans leurs juridictions et la manière dont les municipalités y répondent. Il serait également utile de déterminer les raisons du choix spécifique de ces municipalités pour accueillir la décharge (régime foncier, pauvreté, allégeances politiques, etc.). D’autres questions pourraient porter sur l’activité des organisations environnementales dans ces municipalités, ses causes et ses effets. Quelle que soit la piste privilégiée pour une future étude, il est nécessaire de la rapporter à un niveau local et de rester attentif aux dimensions juridiques des problèmes environnementaux.

 

 

 

 

 

 

 

 

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek