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Economie – Malgré la faillite, le Groupe Chimique Tunisien recrute 1602 agents …

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Le Groupe Chimique Tunisien (GCT) vient d’annoncer mercredi 10 mars 2021 le lancement d’un concours pour le recrutement de 1602 agents d’exécution et de 39 agents de maîtrise. Les recrutements seront répartis sur les sites de production de Gabès, Gafsa, Sfax, Skhira et le siège social à Tunis.

D’après l’annonce du GCT, après la phase de candidature en ligne, démarreront les opérations de tri, de traitement et d’identification de la liste préliminaire privilégiée avant de démarrer les concours sur dossiers et les épreuves écrites dont les dates seront annoncées ultérieurement.

Les postes prévus pour le recrutement concernent principalement des ouvriers, gardiens, femmes de ménages, chauffeurs, plombiers, électriciens, huissiers, distributeurs de courrier, agent de saisie, tourneurs, agents administratifs, etc.

Evidemment, cette armada va s’ajouter au 5852 employés et agents du groupe dont les salaires annuels étaient à fin 2018, d’après le ministère des Finances, de l’ordre de 268 millions de dinars, soit un salaire mensuel moyen brut par agent de 3816 dinars, avec des avantages innombrables et des « acquis sociaux » divers dont une augmentation salariale de 14% entre 2016 et 2018.

Cependant, ce recrutement vient dans un moment où le GCT agonise et est réellement dans un état de faillite au sens de la réglementation des procédures collectives régissant les opérations de redressement, liquidation et faillite des sociétés commerciales.

Le groupe avait officiellement demandé le 16 septembre dernier l’autorisation du gouvernement d’importer du phosphate, sa matière première de base. Selon la direction générale, cette décision a été prise eu égard aux pertes financières subies par le groupe de l’ordre de 760 millions de dinars depuis 2012, en plus de la régression de 40% du volume de production.

Comme causes, on cite entre autres le manque d’approvisionnement en phosphate provenant de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), la dégradation structurelle du système du transport ferroviaire des phosphates commerciaux destinés aux usines de transformation de 70%, les recrutements non productifs dans la société succursale (7000), la hausse de la masse salariale de la Société Tunisienne du transport des produits miniers et des sociétés de l’environnement à environ 70% du chiffre d’affaires, ce qui représente un risque pour la pérennité d’exploitation du secteur.

On évoque, également, la charge croissante que représente la création de 4 sociétés d’environnement, dans les délégations de Metlaoui, Mdhila, Redeyf et Om Laaraies), ainsi que trois sociétés à Gabès, Sfax et Gafsa, lesquelles emploient 12 200 agents avec une masse salariale de l’ordre de 170 millions de dinars en 2019. Ces sociétés ne sont pas actives.

L’endettement du GCT est très élevé, de l’ordre de 1231 millions de dinars dont 530 millions de dinars de dettes bancaires contre un capital dont la valeur ne dépasse pas 497 millions de dinars. Pourtant, on recrute de façon absurde, suicidaire et surréaliste qui n’a aucune explication que celle de satisfaire partis politiques, syndicalistes, lobbys régionalistes et la liste est longue.

Pour mémoire, un conseil ministériel restreint consacré à examiner des projets et programmes de développement au profit du gouvernorat de Gafsa, tenu le 24 novembre dernier est derrière la décision du gouvernement de lancer un concours pour le recrutement de 579 agents par la CPG, de former 1500 bénéficiaires sur deux ans an de les affecter à la Compagnie tout en autorisant le Ministère de l’Industrie, de l’Energie et des Mines à publier l’annonce relative à l’ouverture d’un concours pour le recrutement de 1602 agents au GCT.

Il est à rappeler que la CPG et le Groupe Chimique emploient plus de 30.000 personnes, dont plus de 21.000 ont été recrutées après 2011. No comment !

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek