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Economie – Tunisie : L’eau, une ressource vitale toujours convoitée par les « vautours »…

Economie – Tunisie : L’eau, une ressource vitale toujours convoitée par les « vautours »…

L’épidémie du coronavirus a éclipsé totalement la célébration par la Tunisie de la journée mondiale de l’eau, fêtée le 22 mars de chaque année. A cette occasion, le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) à rappeler que le droit à l’eau n’est toujours pas garanti alors qu’il est une urgence vitale.

D’après le forum, l’absence de l’accès à l’eau est toujours une réalité de beaucoup de citoyens tunisiens, jusqu’à aujourd’hui, que ce soit à cause des coupures répétées ou leur absence totale du raccordement au réseau, il a souligné que le besoin d’accès à l’eau est plus pressant que jamais dans le contexte actuel de l’épidémie de coronavirus. L’eau est indispensable pour permettre une hygiène ralentissant sa propagation.

Par ailleurs, il est à rappeler que le problème d’accès à l’eau s’est aggravée, d’une manière exponentielle à partir de 2011, pour plusieurs raisons qui s’articulent essentiellement autour des difficultés d’assurer une maintenance adéquate du réseau faute de moyens matériels et humains et de la gestion chaotique de cette ressource vitale par les autorités de tutelle.

Cependant, d’autres manœuvres émanant des autorités inquiètent. Et pour cause, l’observatoire tunisien de l’économie (OTE) a publié un rapport au mois d’août dernier, intitulé « Politique de l’eau : le nouveau code des eaux saura-t-il répondre à la crise de l’eau en Tunisie ? » où il a appelé à ce que le projet du nouveau code des eaux – déjà adopté par un conseil ministériel fin septembre écoulé – doit disposer clairement que les services liés à l’eau ne sont pas susceptibles de faire l’objet de partenariats publics-privés (PPP) et que l’eau doit être considérée comme un bien public et non comme un service public ou une marchandise.

L’OTE a demandé la protection du droit de l’accès à l’eau à travers un article excluant le service de l’eau des contrats PPP qui sont loin, selon son rapport, de représenter un partenariat idéal et qui peuvent comporter un certain nombre de dangers, et ce, d’autant plus pour un bien public aussi sensible que l’eau.

En effet, d’après l’observatoire, les PPP qui sont le plus souvent présentés comme une solution à l’endettement de l’Etat tout en permettant de développer des infrastructures, sont en fait considérés comme un endettement dissimulé. L’endettement est en réalité reporté sur le moyen et long terme, portant le poids budgétaire sur les générations à venir.

Pire, en Tunisie, l’OTE précise qu’avec l’ONAS et la SONEDE déjà lourdement endettés, les PPP risquent fortement d’alourdir ce poids. Dans le cas du dessalement, la facture peut revenir très chère pour le citoyen, mais particulièrement pour la SONEDE.

A cet effet, il paraît que l’enjeu de l’eau en Tunisie est crucial non seulement pour tous les citoyens mais surtout pour les firmes multinationales et pour les fonds financiers communément dénommés « fonds vautours ».

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