Economie

Egypte : 5,6 milliards de dollars grâce à la privatisation, 50 autres entreprises publiques seront cédées

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Les caisses publiques de l’Egypte sont exsangues, ce qui n’empêche pas le pays d’honorer les échéances de remboursement de sa dette extérieure, un montant colossal. Alors la privatisation totale ou partielle des entreprises publiques est forcément une bouffée d’oxygène pour les finances publiques. L’objectif est triple : constituer des ressources budgétaires, doper la croissance économique et faire monter à 65% en 2025 la contribution du secteur privé dans l’économie nationale, contre 30% en 2021. Et les premiers pas sont très encourageants : Un pactole de 5,6 milliards de dollars…

C’est ce que le gouvernement égyptien a récolté sur le marché boursier depuis mars 2022 en vendant les actions de l’Etat dans 14 entreprises publiques, a fait savoir récemment le Premier ministre Mostafa Madbouly. Le ministre, qui a pris la parole dans une conférence de presse, a annoncé que les autorités ont lancé des études préliminaires pour intégrer 50 sociétés de plus dans la dynamique des privatisations. Le projet est réalisé avec la Société financière internationale (SFI), filiale de la Banque mondiale qui s’occupe du secteur privé.

«La SFI a préparé une étude pour la phase suivante qui donnera la priorité à quatre secteurs, en l’occurrence la gestion et l’exploitation des aéroports publics, les télécommunications, les banques et les assurances», a confié le ministre.

Rappelons que le gouvernement égyptien avait ébruité en février dernier la vente des participations de l’Etat dans 32 sociétés sur le marché boursier ou à des investisseurs stratégiques. Le pays, comme beaucoup à l’échelle de la planète, paye un lourd tribut à l’âpreté de la conjoncture mondiale : la pandémie du coronavirus, la guerre en Ukraine et dernièrement le conflit entre Israël et le Hamas, deux guerres dont personne ne connait les développements et encore moins la fin.

Trois autres sociétés ont rejoint la première fournée de privatisations : Eastern Company, Al Ezz Dekheila et Telecom Egypt. Tout ça rapporte, beaucoup, mais c’est infime au regard des besoins en financements extérieurs, évalués à 24 milliards de dollars pour l’exercice fiscal 2023/2024 (juillet-juin), d’après les calculs de la banque américaine Morgan Stanley. C’est ce qui explique la cascade de cessions programmées par le gouvernement.

Par ailleurs rappelons que la sortie progressive de l’Etat du secteur productif et la montée en puissance du secteur privé dans l’économie font partie du programme de réformes économiques pour lequel le gouvernement égyptien s’est engagé auprès du Fonds monétaire international (FMI). En échange de ce douloureux tour de vis l’institution lâche un coup de main de 3 milliards de dollars sur 46 mois, un projet validé en décembre 2022.

Le gouvernement égyptien avait déjà mis sur la table fin décembre 2022 un «Document stratégique sur l’actionnariat des entreprises». Le texte comprend essentiellement une promesse ferme de se désengager massivement des secteurs non stratégiques pour céder la place aux investisseurs privés locaux et étrangers. L’Egypte n’aura d’autre choix que de foncer si elle veut garder la confiance de ses bailleurs et des partenaires étrangers.

 

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