Une chute dramatique du trafic
Le canal de Suez, une artère vitale du commerce maritime mondial, a enregistré une baisse de 85% du nombre de navires en transit au cours des six derniers mois. Cette chute est attribuée aux répercussions de la guerre à Gaza et aux tensions politiques persistantes, notamment la crise en mer Rouge.
En parallèle, le nombre de navires empruntant la route du Cap de Bonne-Espérance (sud de l’Afrique) a plus que doublé, selon les données de Marine Traffic recueillies par l’agence Anadolu.
Impact des attaques houthis
Depuis que le groupe houthi yéménite a intensifié ses attaques sur les navires liés à Israël en mer Rouge, en réponse à la guerre en cours à Gaza, la dynamique du commerce maritime dans la région a été profondément modifiée.
Les compagnies de navigation, autrefois fidèles au canal de Suez, ont opté pour la route plus longue autour du Cap de Bonne-Espérance, malgré l’augmentation des coûts et des délais de transport.
Détournement massif des navires
Tom Steiner, directeur des ventes chez West Bound Logistics Services au Royaume-Uni, a expliqué : “Le détour autour du Cap de Bonne-Espérance a été choisi comme alternative temporaire. De nombreuses compagnies de navigation ont mis en place des services provisoires pour combler le vide, pensant que cela ne durerait que quelques mois.”
Statistiques du canal de Suez
Le nombre total de navires commerciaux transitant par le canal de Suez, incluant des porte-conteneurs, des transporteurs de gaz naturel liquéfié (GNL), des pétroliers et des vraquiers, est passé de 1 094 en novembre dernier à 923 en décembre.
La situation s’est aggravée en janvier avec seulement 233 navires, puis 94 en février, 85 en mars et 159 en avril, soit une baisse drastique de 85% par rapport à l’année précédente.
Conséquences économiques
La ministre égyptienne de la Planification, Hala El-Said, a déclaré le mois dernier que les revenus du canal de Suez avaient diminué de 50% en raison de l’escalade des tensions en mer Rouge.
La diminution du trafic maritime dans le détroit de Bab el-Mandeb a également été notable, avec une baisse de 60,7% des passages de navires, passant de 341 en novembre à 134 en avril.
Route du Cap de Bonne-Espérance en plein essor
En revanche, la route maritime du Cap de Bonne-Espérance a vu un bond significatif du trafic, avec 1 682 navires en novembre dernier, atteignant 2 922 en mars et 2 873 en avril. Le commerce maritime via cette route a augmenté de 125% en six mois, notamment pour les conteneurs et les transporteurs de GNL, qui ont respectivement augmenté de 260% et 180%.
Répercussions sur les coûts de transport
Les prix du fret ont explosé, passant de 1 000 à 1 500 dollars par conteneur à environ 7 500 à 8 000 dollars. Tom Steiner a précisé que la demande de conteneurs en Europe, et notamment au Royaume-Uni, a grimpé alors que l’offre reste limitée, exacerbant les tensions sur les coûts.
Incertitudes sur la durée de la crise
La durée de la perturbation du canal de Suez et de la mer Rouge reste incertaine, dépendant largement des tensions politiques en cours. Steiner a ajouté que l’adoption de la route du Cap de Bonne-Espérance pourrait devenir une solution de long terme si la situation persiste.
Perspectives futures
Les compagnies maritimes devront probablement ajuster leurs calendriers de livraison en fonction de la route du Cap de Bonne-Espérance si les tensions continuent.
Les défis actuels soulignent l’importance d’une résolution rapide des conflits pour rétablir la fluidité du commerce maritime mondial et réduire les coûts associés.
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