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Egypte : Fitch fracasse les derniers espoirs, pourtant il faudra rembourser 42 milliards de dollars en 2023

Egypte : Fitch fracasse les derniers espoirs, pourtant il faudra rembourser 42 milliards de dollars en 2023

L’Egypte, on vous le disait en janvier 2023, paye un lourd tribut à ses difficultés structurelles internes et à la conjoncture internationale dégradée davantage par l’incursion russe en Ukraine. L’agence Fitch en rajoute aux tourments du Caire en baissant d’un cran la note souveraine du pays, elle passe ainsi de B+ à B avec une perspective négative en plus. Donc il faut s’attendre à un autre coup de massue dans les prochains mois si la trajectoire économique n’est pas rapidement corrigée…

«Le risque de financement externe a augmenté compte tenu des besoins élevés de financement», a indiqué Fitch, mettant en relief «un contexte de forte incertitude sur la trajectoire du taux de change et de réserves de liquidités externes réduites (…). Nous voyons un risque qu’une nouvelle transition retardée vers un taux de change flexible entame davantage la confiance et, potentiellement, retarde le programme du FMI», a ajouté l’agence de notation.

Le communiqué pointe «une détérioration marquée des paramètres de la dette publique». Fitch est d’avis que si les indicateurs des coûts ne s’infléchissent pas par rapport au flux des recettes cela «mettrait en péril la viabilité de la dette à moyen terme». Rappelons que fin avril dernier l’agence de notation S&P avait revu la perspective de la note de la dette égyptienne, de «stable» elle est passée à «négative» à cause des «importants besoins de financement externe» dont dépendent trop les finances publiques.

Le “pays des pharaons” traverse l’une des plus grandes tempêtes économiques de son histoire. En un an la valeur de la livre égyptienne a fondu de moitié face au dollar, alors que les réserves en devises ont baissé drastiquement. Les déboires de l’Egypte ont été accentués par la guerre en Ukraine, qui a terrorisé les investisseurs internationaux et provoqué la fuite d’un paquet de milliards.

L’Égypte, l’un des plus gros importateurs de céréales au monde, paye cher la flambée des prix du blé. Le prêt de 3 milliards de dollars consenti par le FMI en décembre 2022, qui sera décaissé sur presque 4 ans, est une goutte d’eau dans l’océan des problèmes. Rien que le service de la dette pour 2022-2023 engloutira 42 milliards de dollars.

Le gouvernement a de nouveau sollicité l’institution internationale en janvier dernier, ce qui a imposé au pays une batterie de réformes, surtout la privatisation de certaines entreprises publiques ou appartenant à l’armée. Mais voilà il y a toujours cette dette extérieure, qui a explosé depuis l’arrivée d’Abdel Fattah al-Sissi au pouvoir, en 2013. Les emprunts, injectés dans des projets gigantesques, étaient censés relancer le pays. Le décollage n’est pas au rendez-vous.

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