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Elections en Libye : Un sombre tableau et autant de mauvaises nouvelles pour Tunis

Elections en Libye : Un sombre tableau et autant de mauvaises nouvelles pour Tunis

A moins de 3 semaines d’une élection clé en Libye, presqu’aucun bruit, au point qu’on se demande si ce scrutin aura bien lieu. Le moins qu’on puisse dire est que cette élection ne passionne personne. A commencer par les acteurs de cette affaire eux-mêmes, puis les citoyens-électeurs. Et que dire de la Tunisie. Presque pas un mot dans la presse locale, à part l’agitation éphémère du camp de Seif al-Islam Kadhafi, fils du défunt guide libyen. Alors que les enjeux sont très gros pour une Tunisie qui compte beaucoup sur son voisin pour l’aider à sortir du trou

A croire que ce rendez-vous n’intéresse que la communauté internationale, laquelle vient de marteler à Paris qu’elle exige des élections “inclusives” et “crédibles“. Mais est-ce qu’on en prend le chemin ? Rien n’est moins sûr. Pas plus tard que lundi dernier, des supporters de Khalifa Haftar, candidat au scrutin, ont barré la routé du tribunal de Sebha (dans le sud) pour que  ne s’y rende pas pour interjeter appel du rejet de son dossier au motif qu’il est demandé par la CPI pour s’expliquer sur des crimes de guerre.

Même le ministre libyen de l’Intérieur y est allé de son alerte : “La perturbation continue du plan de sécurité et la recrudescence des violations et des agressions saperont les efforts déployés pour la sécurisation (du processus électoral), et cela aura un impact direct sur le déroulement des élections et notre engagement à les tenir à la date prévue“, a rapporté TV5 Monde.

On n’a même pas la liste définitive des candidats, du fait de la pléthore de recours en cours d’examen. Un autre problème, et pas des moindres : les cartes d’électeurs. Moins de 3 millions de citoyens libyens ont reçu les leurs, sur une population de 7 millions, reconnait la Commission électorale. Autant de raisons qui font que le vote paraît “très peu probable“, déclare Jalel Harchaoui, expert des affaires libyennes au centre de réflexion Global Initiative.

Il a ajouté que le système électoral est “tellement fragile, incomplet et dysfonctionnel, les institutions de Tripoli sont tellement rongées par le factionnalisme politique, que les dynamiques de violence et de polarisation vont reprendre avant le 24 décembre (…). Dans tous les scénarios, il y aura de la fraude, des boycotts, blocus, intimidation d’électeurs et affrontements. Les scénarios les plus optimistes sont ceux où ces irrégularités ne sont pas trop spectaculaires et pas trop massives“…

Du point de vue organisationnel, technique, légal, la probabilité (d’organiser les élections) devrait être très basse mais une coalition au niveau international continue de dire qu’il faut qu’elles aient lieu le 24 décembre“, affirme Claudia Gazzini, experte à l’International Crisis Group…

En tout cas une chose est certaine : si la Libye trinque de nouveau, la Tunisie boira la tasse. Mais ça Tunis ne s’en soucie pas pour le moment, avec les problèmes qui sont les siens

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