Le milliardaire Elon Musk, le plus fortuné de la planète, devait être une des guest stars du Sommet de Paris sur l’Intelligence artificielle (IA), il a fait faux bond au président Emmanuel Macron pour une raison que l’on ignore. Mais l’explication est sans doute dans ce qu’est devenu l’Américano-Canado-Sud-africain : un OVNI politique et idéologique, un dangereux idéologue même qui rêve de monter l’internationale de l’extrême droite. Il est loin le temps où il dessinait le futur avec le chef de l’Etat français. Entre temps le problème Musk a grossi, il est devenu européen. On avait cru que la fonction de ministre de l’Efficacité gouvernementale l’assagirait, lui donnerait une hauteur de vue, il n’en est rien.
Musk, qui manifestement trouve que sa place dans l’IA est trop étriquée, montre des signes croissants d’énervement. Il a tenté d’arracher à son ex-partenaire Sam Altman (par contre lui est bien au Sommet de Paris) le joujou qu’ils avaient co-créé, OpenAI et qui est devenu la tête de gondole de cette technologie dont tout le monde parle. Le copain de Trump a fait une offre d’achat de 97,4 milliards de dollars, Altman l’a envoyé balader. Hier lundi 10 février c’est avec un autre milliardaire que Musk a croisé le fer : le Français Xavier Niel, fondateur du groupe Iliad.
Les deux hommes n’appartiennent pas au même monde et n’ont certainement pas la même vision de l’avenir. En marge de l’ouverture du Sommet sur l’IA (les 10 et 11 février) ils se sont livrés à un combat épique, par médias interposés. Niel a dit sans détours sur “Télématin” ce qu’il pense d’Elon Musk : selon lui il est «le plus grand entrepreneur du monde», il est «complexe» et pouvait parfois être «un connard»…
Il s’est expliqué en ces termes : Musk «a des positions tranchées, extrêmes, qui, parce qu’il est très intelligent, peut avoir une petite idée qu’il balance comme ça, mais qui peut s’avérer être une bêtise et qu’il traîne parce qu’il est obligé de la défendre».
Comme on pouvait s’y attendre la vidéo a été copieusement reprise sur le réseau X, une des nombreuses propriétés de Musk. Et le bruit a fini par arriver aux oreilles du destinataire. «Ce type a été envoyé en prison pour avoir été un proxénète avec un groupe de prostituées ! Mdr», a taclé l’homme le plus riche du monde. Il fait allusion aux déboires judiciaires du fondateur de Free en 2004. Niel avait été mis en examen pour «proxénétisme aggravé et recel d’abus de biens sociaux»…
Il avait même été placé en détention provisoire durant un mois. Le businessman avait 37 ans et venait d’amasser une petite fortune dans le Minitel rose avant de bifurquer vers le Net, tout en gardant des actions dans plusieurs «peep-shows», un à Paris et deux à Strasbourg. Ces établissements faisaient travailler des groupes de prostitués et d’après un article de “Libération” de l’époque, l’un de ces lieux serait «l’équivalent d’un Eros Center», comme les maisons closes qui ont pignon sur rue en Allemagne. D’où la qualification de proxénétisme.
Niel et une brochette de partenaires étaient également accusés de blanchiment d’argent, par le biais des caisses de ces établissements. L’homme d’affaires ne nie pas les faits et a évoqué à plusieurs reprises son mois en détention, il s’en amusait même en disant que ça lui avait permis de faire du sport, de se délester de 10 kilos mais surtout d’identifier ses vrais amis…
Par contre Musk lui prend des libertés avec les faits : il a sciemment omis d’indiquer que Niel a eu un non-lieu en août 2005 pour l’accusation de proxénétisme. Son avocate à l’époque, Me Corinne Taby, avait soutenu que ses parts dans les établissements pointés n’étaient qu’un «résidu» de ce qu’il faisait une quinzaine d’années auparavant. Même si le businessman a écopé en octobre 2006 de 2 ans de prison avec sursis et 250 000 euros d’amende pour les autres chefs d’accusation.
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