Le dernier classement international des universités en matière d’employabilité vient d’être publié, mettant en lumière les institutions qui réussissent le mieux à préparer leurs étudiants au marché du travail.
Sans surprise, les grandes universités anglo-saxonnes dominent le palmarès, mais plusieurs universités arabes progressent et intégrent les 250 premières mondiales.
La Tunisie est totalement absente de ce classement international.
Le top 10 mondial : l’excellence anglo-américaine toujours en tête
-
Massachusetts Institute of Technology (MIT) – Leader incontesté, le MIT combine excellence académique et liens étroits avec l’industrie. Ses programmes orientés vers l’innovation permettent à ses diplômés d’accéder aux postes les plus convoités.
-
California Institute of Technology (Caltech) – Sélective et spécialisée, cette petite université privilégie l’enseignement scientifique de haut niveau dans un cadre collaboratif et de pointe.
-
Université Stanford – Située au cœur de la Silicon Valley, elle est un véritable vivier d’entrepreneurs. Ses anciens élèves ont fondé des géants comme Google, Nike et Instagram.
-
Université Harvard – Institution historique, elle reste une référence mondiale grâce à son réseau d’influence, sa production académique et ses anciens étudiants, dont plus de 30 chefs d’État.
-
Université de Cambridge – Forte d’un enseignement personnalisé et d’un prestige multiséculaire, Cambridge reste un gage de compétences très recherchées.
-
Université Princeton – Reconnue pour son excellence en économie et ingénierie, avec une attention particulière portée à la formation critique et au leadership.
-
Université d’Oxford – Symbole d’élitisme académique britannique, elle forme des profils hautement qualifiés grâce à une pédagogie individualisée.
-
Université de Tokyo – Première université japonaise dans le classement, elle incarne le modèle d’excellence scientifique asiatique, influent en économie et politique.
-
National University of Singapore (NUS) – Leader asiatique, elle mise sur l’innovation, la recherche appliquée et des partenariats solides avec le secteur privé.
-
Imperial College London – Institution scientifique de renom, elle forme des ingénieurs et chercheurs immédiatement opérationnels grâce à une approche pratique.
Les universités arabes dans le classement : des percées remarquées, mais en marge du top 100
Neuf universités arabes figurent parmi les 250 premières mondiales, signe d’un dynamisme croissant en matière d’adéquation entre formation et employabilité. Toutefois, aucune ne parvient encore à intégrer le top 100.
Voici leur classement pour 2025 :
-
Université du Qatar – 150e mondiale, 1re dans le monde arabe. Elle devance des établissements prestigieux comme l’université de San Francisco ou celle de Barcelone.
-
Université américaine de Beyrouth (AUB) – 152e.
-
Université d’Abu Dhabi – 174e.
-
Université King Abdulaziz (Arabie saoudite) – 177e.
-
Université King Saud (Arabie saoudite) – 179e.
-
Université américaine de Dubaï – 180e.
-
Université des Émirats arabes unis – 230e.
-
Université Mohammed VI (Maroc) – 236e.
-
Université du Caire (Égypte) – 247e.
Ces performances montrent que certaines universités arabes commencent à répondre aux attentes du marché international du travail. Néanmoins, leur absence des premiers rangs du classement mondial illustre un besoin accru de modernisation des cursus, de renforcement des partenariats avec l’industrie, et d’une meilleure insertion des compétences numériques et entrepreneuriales dans les programmes.
La Tunisie absente : un signal d’alarme
Longtemps considérée comme un modèle éducatif dans le monde arabe, notamment pour sa politique de démocratisation de l’enseignement supérieur et la qualité de ses diplômés, la Tunisie est totalement absente de ce classement international. Ce recul interpelle.
Il révèle un décalage croissant entre les formations proposées et les exigences du marché de l’emploi, tant sur le plan national qu’international.
L’absence de partenariats solides avec les secteurs économiques, la faible valorisation de la recherche appliquée et le manque de dispositifs de professionnalisation sont autant de freins à la compétitivité de nos universités.
Réflexion stratégique : Reconstruire un lien fort entre université et employabilité
Pour regagner du terrain, la Tunisie doit engager un travail de fond. Cela suppose :
-
Une réforme profonde des programmes universitaires pour les adapter aux nouvelles compétences recherchées (numérique, IA, transition énergétique, soft skills).
-
Une ouverture accrue sur les entreprises, à travers des stages obligatoires, des projets collaboratifs, et des formations en alternance.
-
Une gouvernance universitaire modernisée, avec une culture de l’évaluation et de la performance.
-
Une stratégie de rayonnement international, en facilitant les accréditations, les doubles diplômes et la mobilité académique.
Ainsi, le classement 2025 réaffirme la domination des universités américaines et européennes dans l’employabilité, mais il laisse aussi entrevoir des opportunités de redressement pour les pays arabes en pleine mutation.
Pour la Tunisie, il ne s’agit pas seulement de se comparer, mais de se repositionner stratégiquement, avec des réformes audacieuses et des alliances intelligentes, afin que ses universités redeviennent un tremplin vers l’avenir, et non un frein.
Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!
