Economie

Emprunt national : le gouvernement cherche l’argent dans les poches des Tunisiens

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Pour la cinquième fois dans l’histoire de Tunisie, les autorités recourent à un emprunt national. Ce recours a été fait particulièrement dans les crises économiques et sociales majeures notamment en 1964 dans le contexte de la construction de la Tunisie moderne, 1986 sur fond d’une quasi-faillite économique, en 2014 au moment où l’endettement public devenait insoutenable et enfin 2020 « officiellement » pour lutter contre le Covid-19.

Sous ce même angle et d’après un nouveau projet de décret gouvernemental, le gouvernement Hichem Mechichi s’apprête à émettre un emprunt obligataire national sans en fixer la valeur ni la date de lancement de cet emprunt.

Le projet de décret gouvernemental de l’emprunt auquel la souscription est ouverte aux personnes physiques et morales, a été adopté au cours d’un conseil ministériel tenu lundi dernier.

D’après le projet en question, cet emprunt vise à permettre à l’Etat de mobiliser une partie de ses besoins nécessaires pour atténuer les pressions financières dues aux répercussions de la pandémie de Covid-19 qui persistent.

L’emprunt en question permettra, selon le gouvernement, à toutes les composantes de la société de contribuer à soutenir le pays pour surmonter cette conjoncture financière difficile.

Le gouvernement Mechichi a justifié son recours à ce mécanisme, par la nécessité de mobiliser une partie d’une enveloppe totale d’une valeur de 18,5 milliards de dinars pour financer le budget de l’Etat pour la période à venir de l’exercice 2021. Cette enveloppe devra être répartie pour payer l’endettement intérieur à hauteur de 5,6 milliards de dinars et l’endettement extérieur d’une valeur de 13 milliards de dinars.

Toutefois et avant de chercher l’argent dans les poches de la population, grande victime de la crise sanitaire et surtout de la manière avec laquelle elle a été gérée, les autorités auraient dû arrêter l’hémorragie qui saigne les comptes publics vidés par les interminables augmentations salariales au profit des fonctionnaires qui se sont accrues fin mars dernier de 4,7% ainsi que les dépenses administratives qui ont atteint 368 millions de dinars (MD) au terme du premier trimestre 2021 et surtout les recrutements décidés récemment de milliers de nouveaux planqués dans l’administration en tant qu’ouvriers de chantiers et autres…

Malheureusement et après les affaires peu transparentes des tristement célèbres fonds de solidarité dont le dernier en date était le fonds 1818 créé en théorie pour « soutenir » le budget de santé au début de la pandémie en 2020, on assiste à une énième quête auprès des tunisiens au nom de la « solidarité » qui éternise l’esprit des fonds type 2626.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek