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En pleine crise du coronavirus, la Tunisie a importé pour 172 millions de dinars de vêtements, accessoires et soie…

En pleine crise du coronavirus, la Tunisie a importé pour 172 millions de dinars de vêtements, accessoires et soie…

L’émergence de l’épidémie du coronavirus ne date pas d’hier. En fait, le premier signal d’alerte a été donné avec l’apparition de la maladie en décembre 2019 à Wuhan, en Chine centrale. Le 11 mars 2020 et selon l’Organisation mondiale de santé (OMS) l’épidémie devient pandémie.

Avec la propagation de l’épidémie, le ministère de la Santé a annoncé, le 20 janvier 2020 le lancement d’un plan d’action stratégique pour lutter contre le coronavirus en Tunisie. La pandémie coronavirus de 2020 se développe en Tunisie officiellement depuis le 2 mars courant. Le 16 mars, 24 cas de contamination sont confirmés.

Par ailleurs et en dépit de la certitude, dès l’apparition de l’épidémie en Chine, de plusieurs observateurs en Tunisie, que l’épidémie aura un impact néfaste sur l’activité économique et sociale nationale, presqu’aucune mesure n’a été prise, dans ce sens.

Et pour cause, le fléau ravageur des importations anarchiques continue de plus belle, le processus de désindustrialisation s’est poursuivi et le secteur agricole a enregistré des pertes colossales.

A ce titre, le volume des importations du pays, malgré la crise du coronavirus qui sévit à l’échelle planétaire, a atteint selon les chiffres de la note du commerce extérieur aux prix courants de l’Institut national de la statistique (INS) fin février 2020, une valeur démesurée de 9925.8 millions de dinars (MD).

Mieux encore, toujours selon l’INS et d’après la balance par pays des échanges extérieurs, les importations de Chine sont de l’ordre de 976.3 MD durant la période considérée. Le montant global des importations des pays de l’Extrême-Orient qui étaient déjà ravagés par l’épidémie du coronavirus, dès son apparition, sont estimés à 1570.4 MD soit 16% du volume global des importations. Un chiffre qui passe outre tout commentaire.

Sur un autre plan, la balance par chapitre des échanges internationales de la Tunisie publiée par l’INS à fin février 2020 montre que les importations comprennent abondamment de produis superflus. A titre indicatif, le pays a importé des vêtements et accessoires pour 159.8 MD, de la soie (12.3 MD) soit un total de 172.1 MD pour les deux rubriques, des huiles essentielles (76.5 MD), du lait, du beurre et du fromage (30.0 MD) en dépit de l’excèdent de production de ces produits sur le marché et des boissons alcoolisés (4.9 MD).

Evidemment, le volume des produits importés susmentionnés ne correspond en aucun cas à la capacité de leur écoulement sur le marché local, d’ailleurs, l’Observatoire de l’économie tunisienne (OTE) a publié en 2019, une note qui indique que d’après la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale (CESAO ou ESCWA en anglais), la Tunisie arrive de loin en tête des pays arabes en termes de flux financiers illicites qui représentent 16.2% de son commerce extérieur, hors produits pétroliers en cumulé, entre 2008 et 2015.

Actuellement, un élan de solidarité se profile pour collecter des fonds afin de lutter contre le coronavirus vu le budget gouvernemental insignifiant réservé à cet effet. Cependant il vaut mieux donner une plus grande importance à la manière avec laquelle une large frange d’importateurs gaspille les réserves en devises du pays.

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