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Energie – Le solaire tunisien convoité pour se passer du gaz russe

Energie – Le solaire tunisien convoité pour se passer du gaz russe

Le plan REPowerEU de la Commission européenne vise à réduire de deux tiers la demande de gaz russe en 2022 et à rendre l’Europe indépendante des combustibles fossiles russes d’ici 2030. En 2021, l’Union européenne (UE) a importé 155 milliards de mètres cubes de gaz naturel de Russie, soit près de 40 % de sa consommation de gaz.

Les contraintes qui pèsent sur le pétrole et le gaz russes vont inévitablement provoquer la recherche de nouveaux approvisionnements en Afrique du Nord.

Le Sahara pourrait fournir 4 fois plus d’énergie que la demande mondiale

Selon des observateurs, plusieurs lobbys et fondations à l’instar de DESERTEC encourage depuis des dizaines d’années la création de grandes fermes solaires dans le Sahara. Des projets ont failli voir le jour en Afrique du Nord, mais ont été contrecarrés par l’instabilité causée par les Printemps arabes et l’étonnant manque de prévision de l’Europe, qui a longtemps misé sur le gaz russe.

Selon des experts, en théorie, le Sahara pourrait fournir quatre fois plus d’énergie que la demande mondiale actuelle. Même une partie de ce potentiel pourrait remplacer l’énergie provenant des importations de gaz russe. L’énergie solaire peut également se développer rapidement, peut-être en devançant les plans de construction de nouveaux terminaux de gaz naturel liquéfié. L’énergie solaire est également beaucoup plus respectueuse de l’environnement que l’industrie du gaz de schiste en pleine croissance aux États-Unis, ou l’intensification de la production de pétrole et de gaz par l’OPEP.

Il faudra mettre en place des infrastructures supplémentaires pour acheminer vers l’Europe l’électricité solaire provenant d’Afrique du Nord. Une fois les systèmes solaires mis en place et opérationnels, ils doivent être raccordés. À cet égard, le projet de boucle électrique méditerranéenne devrait donc être renforcé. Il faudrait installer davantage de câbles électriques sous-marins raccordés au sud de l’Europe, puis au réseau électrique européen.

Certains projets sont déjà en cours de réalisation. La Tunisie et l’Algérie prévoient projets dans ce sens, et des discussions ont déjà lieu.

Le solaire tunisien convoité pour se passer du gaz russe

Tout comme Desertec, Nur Energy (une entreprise britannique) et Zammit Group (basé à Malte) sont les principales parties prenantes du projet TuNur, qui visait à ses débuts à établir une centrale solaire géante dans le gouvernorat de Kébili, dans le but d’exporter l’électricité produite vers l’Europe par le biais de câbles sous-marins. L’Allemagne, pionnière en la matière, voit en Tunisie un large potentiel. Ainsi, depuis le partenariat germano-tunisien sur l’énergie de 2012, l’Allemagne apporte un soutien technique et financier à travers des investissements industriels et la création d’instituts et de fondations en Tunisie.

Ces dernières cherchent, entre autres, à promouvoir le développement « vert ». Officiellement, les motifs de la coopération allemande seraient bénéfiques au développement de la Tunisie, en particulier pour l’emploi. Les actions de l’Allemagne en Tunisie s’inscrivent dans le contexte des activités de l’Union européenne (UE) dans ce domaine.

Une communication de 2015 de la Commission européenne sur la stratégie énergétique européenne exprime clairement la volonté de l’Union européenne (UE) d’encourager et de développer les énergies renouvelables, notamment par le biais de la coopération internationale avec les pays tiers. Cela se ferait dans le cadre du Traité sur la Charte de l’énergie (TCE), établi au début des années 1990. En réalité, l’effort européen pour impliquer la Tunisie dans ce processus remonte à une décennie.

Défis à relever

Il y a cependant des défis à relever. Recouvrir de panneaux solaires une large superficie du désert du sud tunisien, pourrait augmenter les températures locales. Cependant, la contrepartie est une réduction des émissions de CO2 que ces gigantesques fermes solaires apporteraient.

Des experts ont publié récemment des analyses et des modélisations sur le sujet. Les auteurs ont noté qu’une « planification spatiale minutieuse et une plus grande efficacité des panneaux solaires seront nécessaires pour minimiser les conséquences involontaires des grandes fermes solaires dans le désert en Afrique du Nord ».

Les conséquences d’un projet d’une telle envergure nécessitent des recherches supplémentaires compte tenu des répercussions possibles sur le climat mondial. Entre-temps, des initiatives plus modestes pourraient compenser le déficit énergétique qui résulterait de l’arrêt des importations de gaz russe.

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