TotalEnergies, géant français de l’industrie pétrolière, s’engage résolument sur la voie de la transition énergétique en annonçant son intention d’acheter 500,000 tonnes d’hydrogène vert par an pour alimenter ses raffineries européennes.
Cette initiative ambitieuse vise à réduire l’empreinte carbone de ses opérations de raffinage, en remplaçant l’hydrogène fossile par une alternative plus respectueuse de l’environnement. Le recours à l’hydrogène vert est un pas significatif vers une production de pétrole plus propre et une contribution à la lutte contre le changement climatique.
Décision écologique
L’utilisation de l’hydrogène dans les raffineries est essentielle pour éliminer le soufre présent naturellement dans le pétrole brut, un processus crucial pour obtenir des carburants et des produits pétrochimiques de haute qualité. Cependant, jusqu’à présent, TotalEnergies avait recours à de l’hydrogène produit à partir d’énergies fossiles, une méthode extrêmement polluante. Environ 10 à 30 tonnes d’émissions de CO2 étaient générées pour chaque tonne d’hydrogène fossile produite, ce qui avait un impact significatif sur l’empreinte carbone globale de l’entreprise.
Ainsi, TotalEnergies a pris la décision stratégique de passer à l’hydrogène vert, produit à partir de sources d’énergie renouvelable, pour ses raffineries européennes, qui comprennent cinq sites en France et trois autres dans différentes parties de l’Europe. Cette transition devrait permettre de réduire les émissions de CO2 de l’ordre de 5 millions de tonnes par an. Elle s’inscrit dans la vision de l’entreprise de réduire son impact environnemental et de contribuer activement à la décarbonation de l’industrie pétrolière.
Une production énergivore
Cependant, la production d’une telle quantité d’hydrogène vert nécessitera d’énormes quantités d’électricité. Avec les technologies actuelles, il faudrait environ 30 TWh d’électricité pour produire 500,000 tonnes d’hydrogène vert par an, soit seulement 10 TWh de moins que la production totale d’électricité éolienne en France en 2020. Il convient de noter que cela ne représente qu’une fraction des besoins des raffineries européennes, compte tenu du fait que l’Europe compte plus de 180 raffineries au total. Il s’agit donc d’un défi technique et logistique majeur pour TotalEnergies et l’ensemble de l’industrie.
Bonne nouvelle pour le climat
Pourtant, cette démarche pourrait se révéler une excellente nouvelle pour le climat. Bien que la décarbonation des raffineries puisse sembler étonnante à première vue, elle souligne la nécessité de réduire les émissions de CO2 dans tous les secteurs industriels, y compris ceux traditionnellement associés aux énergies fossiles. Les raffineries jouent un rôle clé dans la production de produits essentiels au quotidien, des carburants pour les transports aux matériaux et molécules utilisés dans la fabrication de divers produits, de plastiques aux médicaments.
De plus, l’ampleur du projet de TotalEnergies pourrait stimuler le développement de la filière de l’hydrogène vert en Europe. En créant une demande significative pour l’hydrogène vert, l’entreprise contribue à la croissance de cette technologie propre, ouvrant la voie à une utilisation plus répandue dans diverses applications industrielles et énergétiques.
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