Economie

Entreprises publiques : Les chiffres de la stupeur (2/3)

Entreprises publiques : Les chiffres de la stupeur (2/3)

Le ministère des Finances vient de publier le rapport sur les établissements publics annexé à la loi des finances 2022. Le rapport présente des analyses financières de différents échantillons des entreprises publiques (111) en se référant aux données de leurs états financiers définitifs ou provisoires sur la période 2018-2020.

Pour un échantillon de 77 entreprises publiques (EP), les indicateurs financiers consolidés montrent que les salaires des employés ont augmenté entre 2018 et 2019 de 3492,1 à 3839,9 millions de dinars (MD) soit une hausse de 10% ce qui équivaut au double du taux moyen de l’inflation.

Les charges d’exploitation ont à leur tour augmenté à 33227,4 MD soit une hausse de 6,3%. Toutefois, le rapport ministériel ne présente aucun détail des frais de gestion, notamment en ce qui concerne les dépenses de la flotte autos et autres consommables malgré leur très grand poids. Ceci revient naturellement au fait que presque tous les cadres et employés des EP profitent des « avantages » des voitures de fonction et de service, du carburant, de l’entretien et d’’autres frais similaires.

En outre, les données révélées par le rapport du ministère des finances, indiquent l’aggravation des pertes liées à l’activité d’exploitation des EP en 2019 de 153,4% en se situant à -1255,4 MD.

Les pertes connues par l’échantillon étudié des EP se sont élevées à 3973,8 MD à fin 2018.

Le rapport précité ne fait pas état d’agrégats comptables et financiers importants tels que le total bilan, l’évolution des capitaux propres, le rendement des actifs et le salaire moyen par employé.

Notons que d’après les données d’un document élaboré par la Présidence du Gouvernement (PG) intitulé « Programme de réformes pour une sortie de crise », destiné au FMI en vue d’un nouvel accord de financement et qui a été publié en exclusivité par Tunisie Numérique, le nombre des EP en Tunisie est de 110 et est le plus élevée de la zone MENA par rapport au nombre des habitants, comparé au Liban (20), le Maroc (70), l’Egypte (300) et la Jordanie (29).

Le document officiel assure que la situation financière des EP est préoccupante en raison de leur mauvaise performance et la détérioration de leur situation financière. On évoque aussi d’autres problèmes tels que la politique de tarification non appropriée, la détérioration de la qualité des services publics, l’acuité des risques au niveau du budget, le relèvement des subventions annuelles et la hausse des transferts (prise en charge des garanties, augmentation de capital, etc.) outre la forte augmentation des arriérées et des garanties de l’Etat.

Également, rappelons, sous cet angle, que Nouredine Taboubi, le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), a appelé le 1er décembre 2021, au sauvetage de ces entreprises, en leur restructurant, tout en dénonçant les appels à leur privatisation.

Toutefois, fin novembre écoulé, le site économique international « The Banker » a mis en garde contre le risque lié aux crédits octroyés aux EP qui représentent 3 fois les fonds propres des banques tunisiens, dans leur ensemble.

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