Economie

Entreprises publiques : Les chiffres de la stupeur (3/3)

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Le ministère des Finances vient de publier le rapport sur les établissements publics annexé à la loi des finances 2022. Le rapport présente des analyses financières de différents échantillons des entreprises publiques (111) en se référant aux données de leurs états financiers définitifs ou provisoires sur la période 2018-2020.

Pour un échantillon d’entreprises publiques (EP), les transferts de l’Etat leur permettant la pérennité d’exploitation se sont élevés à 6198 millions de dinars (MD) en 2019 contre 5863,6 MD en 2018 soit un accroissement de 5,7%.

L’importance de ces transferts qui sont effectivement de simples subventions dénote l’absence de toute rentabilité des EP. Leur restructuration ne peut passer que par leur simple liquidation étant donné qu’elles n’opèrent pas en monopoles ou en oligopoles pour la plupart d’entre elle, d’une part et en raison de leur consommation totale de leurs capitaux propres, d’autre part.

Les données ministérielles montrent également que les transferts aux EP représentent 19% des dépenses de l’Etat, hors du service de la dette, en 2019 contre 19,7% en 2018.

Le rapport du ministère des finances indique également que 75% du fardeau des subventions de l’Etat profite à trois EP à savoir l’Office des Céréales avec une prime pour l’achat de céréales locales et importées de 1800,2 MD en 2019 et de 1403,5 MD en 2018, la STIR avec une subvention de 1296 MD en 2019 et de 1846 MD en 2018 et la STEG avec une prime d’exploitation de 1242 MD en 2019 et de 1200 MD en 2018.

Le ministère précise que malgré l’importance des subventions accordées à ces trois entreprises celles-ci restent insuffisantes pour mener normalement leur activité d’exploitation ce qui impose la révision du système des subventions afin de remédier aux risques d’accumulation du déficit des finances publics.

La part de l’Etat dans les excédents et bénéfices enregistrés par les entreprises publiques au titre de l’exercice comptable 2018 s’élève, d’après le ministère des finances, à 333 MD.

On indique que de manière générale, l’accumulation des pertes par plusieurs entreprises publiques et la perturbation des activités des entreprises dans le secteur minier ont empêché l’amélioration de la rentabilité des revenus des participations.

La valeur totale des besoins minimaux en capitaux propres pour 16 entreprises publiques a atteint en 2018 un montant de 1420,7 MD sur la base des états financiers certifiés de l’année 2018, assure-t-on. La société Tunis air occupe la première place en matière de besoins minimaux en capitaux propres évalués à 474,4 MD en 2018 soit 33,4% du total de ses besoins. Cette situation est essentiellement imputable à l’accumulation de pertes qui s’élevaient en 2018 à 897,9 MD.

La deuxième place est occupée par la société nationale de cellulose et de papier alfa dont les besoins minimaux en capitaux propres étaient estimés à 346,4 MD en 2018, ce qui représente 24,4% des besoins totaux. Ces besoins sont principalement dûs aux résultats reportés négatifs qui s’élevaient à – 317,67 MD à fin 2018.

La société tunisienne de sidérurgie El fouladh est classée troisième avec des besoins minimaux de capitaux propres de 261,9 MD au cours de la même année, ce qui représente 18,4% du total de ses besoins. La valeur totale des besoins minimaux des capitaux propres des entreprises publiques suivantes (la Société Tunis air, la société nationale de cellulose et de papier alfa et la société tunisienne de sidérurgie El fouladh) a été estimée à 1082,7 MD ce qui représente 76% du total des besoins minimaux en capitaux propres de ces entreprises.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek