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Éphéméride – 1 novembre 2012 : deux étudiantes salafistes accusent Habib Kazdaghli, doyen de la faculté de la Manouba de les avoir agressées

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Au total, un peu plus de 200 personnes se sont rassemblées le 1 novembre 2012 devant le tribunal pour apporter leur soutien à Habib Kazdaghli. Le doyen de la faculté de la Manouba, est aux prises avec l’un de ces procès à portée politique qui se sont multipliées au gré des tensions entre modernistes et islamistes.

Poursuivi pour « actes de violence commis par un fonctionnaire dans l’exercice de ses fonctions », Habib Kazdaghli encourait cinq ans de prison. Egalement sur le banc des prévenus, ses accusatrices, deux jeunes étudiantes en niqab.

Les jeunes femmes font partie de ce collectif d’étudiants salafistes qui avait milité, parfois agressivement, tout au long de l’année universitaire, pour le droit d’assister aux cours en niqab. En février 2012, le conseil de discipline en avait suspendu six. Le 6 mars 2012, une des accusatrices du doyen entre avec une autre étudiante dans le bureau du doyen. Elles y sèment la pagaille. L’une d’elles assure avoir été giflée. Chacun se retrouvait, ainsi, à la fois partie civile et accusé.

La gifle présumée se retrouvait ainsi au centre des débats : comment le doyen, gaucher, aurait-il pu gifler une joue gauche ? Un visage voilé pouvait-il garder la trace d’une telle claque, alors que le certificat avait été établi plusieurs heures après l’altercation ? les soutiens du doyen dénoncent beaucoup d’invraisemblances dans cette affaire. Alors que « Les femmes sont un peu plus sensibles que les hommes », argumentait Anouar ouled Ali, avocat des étudiantes.

Car l’affaire va bien au-delà de la gifle, pour les salafistes, il s’agit de « défendre le droit à l’éducation des femmes qui portent le niqab », expliquait Nejla Othman, de l’Association de la femme musulmane. Amel Jaïdi, prof de français à la Manouba, rétorquait : « On est en guerre contre l’obscurantisme ». Selon des activistes progressistes, le pouvoir islamiste prend la faculté pour cible, et vise les libertés académiques et l’autonomie des facultés.

Rappelons que deux jeunes de la ville Mahdia, ont été condamnés à sept ans de prison pour avoir publié sur Facebook une caricature jugée blasphématoire. Quant au verdict dans l’affaire de la Manouba, il a été mis en délibéré au 17 janvier 2013.

 

 

 

 

 

 

 

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek