Société

Ephéméride – 11 juin 2017 : Manifestation de soutien à Tunis à des non-jeûneurs condamnés à un mois de prison

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En réponse à un appel lancé sur les réseaux sociaux du mouvement Mouch Bessif (« Pas contre notre volonté », en arabe), en solidarité avec des jeunes arrêtes pour avoir bu et manger durant le jour du ramadan, des dizaines manifestants se sont rassemblés au centre de Tunis, criant des slogans pour la liberté de conscience.

Le 1er juin 2017, quatre jeunes ont été condamnés à un mois de prison pour « outrage public à la pudeur » car ils mangeaient dans un jardin public en plein ramadan. Le 2 juin 2017, à Sfax, un couple d’artistes de théâtre a été arrêté « en possession d’une bouteille d’alcool dans leur voiture », rapportent des médias locaux. Une bouteille vide « utilisée comme accessoire » dans leur spectacle, avait indiqué le couple…

Aucune loi n’interdit de manger ou de boire en public pendant le ramadan en Tunisie. La Constitution tunisienne garantit, a priori, «la liberté de croyance et de conscience ». Mais, les non-jeûneurs subissent chaque année un harcèlement systématique et certains se voient condamnés à de la prison.

Les quatre jeunes concernés « ont choisi un jardin public pour manger et fumer, un acte provocateur durant le mois de ramadan (…). De ce fait, le tribunal (…) les a condamnés à un mois de prison », déclara le porte-parole du parquet à des médias. « Ils sont en état de liberté et s’ils n’interjettent pas appel dans un délai de dix jours, leur peine sera appliquée », a-t-il ajouté.

De son côté, le procureur général du tribunal de première instance de Bizerte, a affirmé que les quatre jeunes avaient provoqué la colère d’habitants de la ville en mangeant et en fumant dans ce jardin. Ce qui, selon lui, a nécessité l’intervention des forces de l’ordre. « Leur acte est provocateur et porte atteinte à la morale», a-t-il estimé.

Des activistes et des médias locaux ont dénoncé également les actes d’un certain Adel Almi, ancien marchand de légumes converti après 2011 en prédicateur très controversé, qui avait suscité une polémique en se rendant dans des cafés ouverts pendant la journée pour filmer les clients et jeter l’opprobre sur les non-jeûneurs.

Selon ces activistes, Adel Almi, investissait ces commerces avec une caméra et accompagné d’un huissier de justice et menaçait de porter plainte contre les non-jeûneurs et les propriétaires des cafés qui servent les clients durant ramadan. Ils ont indiqué que malgré une atteinte flagrante à la vie privée, Adel Almi n’a pas été inquiété.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek