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Ephéméride – 23 février 2012 : Un directeur de journal libéré après une semaine en prison pour la publication d’une photo «immorale»

Ephéméride – 23 février 2012 : Un directeur de journal libéré après une semaine en prison pour la publication d’une photo «immorale»

Le 23 février 2012, la liberté provisoire a été accordée au directeur du quotidien Ettounsia, Nasreddine Ben Saïda, après une semaine passée en détention préventive en attendant son procès en justice qui a été fixé le 8 mars 2012 pour atteinte aux « bonnes mœurs », à cause d’une photo publiée dans son journal.

Les autorités avaient arrêté Ben Saïda le 16 février, en même temps que Habib Guizani, le rédacteur en chef et Mohamed Hédi Hidri, journaliste au quotidien, pour avoir publié une photo dans le numéro du 15 février 2012, qui montre le footballeur Sami Khedira allemand d’origine tunisienne, couvrant de ses mains la poitrine nue de sa petite amie.

Dès sa parution, les autorités avaient saisi toutes les copies de ce numéro du journal après leur distribution dans les kiosques de presse.

Le procureur de la République a inculpé Ben Saïda, le directeur du journal, pour distribution de matériel « de nature à nuire à l’ordre public ou aux bonnes mœurs » en vertu de l’article 121(3) du code pénal. Les deux autres journalistes ont été libérés le 17 février et n’ont pas été inculpés.

Les autorités avaient poursuivi Ben Saïda sur la base d’un article du code pénal promulgué sous le régime de Ben Ali, malgré son incompatibilité avec les déclarations positives sur la liberté d’expression présentes dans le code de la presse promulguées par décret-loi le 4 novembre 2011.

Des associations tunisiennes, des ONG internationales se sont indignées contre l’emprisonnement des journalistes tunisiens pour ce qu’ils ont publié et déclaré que cela n’était pas conforme aux valeurs d’une société « démocratique » et avaient dénoncé une décision politique.

Plus d’une vingtaine d’avocats avaient pris la défense de Ben Saïda directeur d’Ettounsia. Me Béchir Essid, avait déclaré aux journaux, que “la détention de Nasreddine Ben Saïda, n’était pas justifiée, ajoutant que la liberté de la presse était désormais menacée, dans la mesure où des journalistes avaient été agressés, à plusieurs reprises, et attaqués verbalement”. Me Essid avait appelé à la libération immédiate de directeur d’Ettounsia, considérant “la décision de son arrestation indigne de la justice et de son indépendance”.

Commentant la détention de Ben Saïda, le ministre de la Justice de l’époque, Noureddine Bhiri, avait affirmé que le temps d’une justice aux ordres est désormais révolu et que les juges étaient libres de leurs décisions.

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