PREMIERE PARTIE : LA COURSE VERS LE TRAITEMENT MÉDICAL NE DOIT PAS FAIRE PERDRE DE VUE LA NECESSITE DE L’ACCOMPAGNEMENT PSYCHOLOGIQUE
Auteure : Donia Remili : Docteure et chercheure en psychologie à Université de Tunis et à inetop- cnam. Paris. Enseignante à l’ISSIT et membre actif de la société civile (psychologues du monde, Tunisie)
La Tunisie, à l’instar de toutes les nations du monde, est en train de vivre une situation inédite, et qui sera très coûteuse sur le plan matériel et sanitaire. Mais la gravité de ces volets de la crise ne doit pas faire négliger le côté psychologique de cette épidémie. Il est primordial de savoir qu’en plus des retombées économiques, sociales et, surtout, sanitaires, ce fléau et sa façon d’investir le Monde, ne passera pas sans laisser des séquelles psychologiques indélébiles, plus ou moins importantes selon les personnalités. Et, de ce fait, autant il est primordial d’étudier, sous toutes les coutures, l’aspect médical de l’épidémie, dans l’objectif d’apprendre à la comprendre, ainsi que ses mécanismes et à la traiter dans les meilleures conditions, autant il ne faudrait pas négliger son volet psychologique, qui sera prédominant, une fois l’alerte sanitaire passée.
Les psychologues, autant que les médecins et le corps sanitaire, sont en train de vivre cette expérience unique, comme on entrerait dans un laboratoire à ciel ouvert. Un laboratoire où il est donné de regarder, de constater, d’essayer de comprendre et d’expérimenter les conduites à tenir, devant cette situation qui constitue une première, et dont la prise en charge sera, par conséquent, différente de tout ce qui avait été expérimenté, auparavant.
Nous, psychologues, avons un rôle prépondérant à jouer pour assurer le bien-être des malades et des leurs, notamment ceux qu’on appelle, de façon assez barbare, « les survivants » pour parler de ceux qui auront eu la dure expérience de perdre des êtres chers dans cette affaire. Nous nous devons d’observer le comportement de nos concitoyens vis-à-vis de cette situation, pour pouvoir, les aider à supporter le poids émotionnel de ce qu’ils sont en train de vivre, et les aider à surmonter cette épreuve, et, ultérieurement, a atténuer le plus possible les inévitables séquelles psychologiques.
Nous nous proposons donc, à travers ce travail, d’aider nos proches à mieux apprendre à contrôler nos émotions, rationaliser nos comportements et mobiliser des stratégies d’adaptation et de défense appropriées et efficaces !
Le premier souci du psychologue sera d’observer et d’analyser, dans le but d’identifier les personnes qui auront des difficultés à mobiliser ces mécanismes psychologiques, en vue de leur proposer une aide et un accompagnement psychologique. Il faudra commencer par déceler des troubles psychologiques préexistants (anxiété, dépression, traumatismes, isolement….), et faire en sorte d’éviter leur aggravation à cause du traumatisme causé par la situation de crise.
Dans ce sens, nous proposons, à travers les colonnes de ce média, la mise en ligne d’une série d’articles, pour traiter de certains aspects psychologiques de ce sujet, qui seront enrichis par les résultats d’une enquête de terrain. Le but ultime étant celui d’aider les gens à répondre chez eux ou leurs proches, au besoin de comprendre, de prévenir, voire, dans les cas ultimes, de traiter les retombées psychologique de cette crise.
Nous comptons, bien évidemment, dans la conduite de ce travail, sur l’interactivité des lecteurs et les invitons à ne pas hésiter d’enrichir les débats par leurs questions ou leurs confidences.
Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!
Commentaires