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Erdogan a trouvé plus fort que lui : il est obligé de lâcher son copain Poutine

Erdogan a trouvé plus fort que lui : il est obligé de lâcher son copain Poutine

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, va devoir mettre le holà à son étrange alliance avec le maître du Kremlin, Vladimir Poutine. Les trois banques publiques turques – HalkBank, Ziraat et Vakifbank – qui jusqu’ici agréaient le système russe de paiement Mir devront couper le robinet. Le pays de l’Oncle Sam en a décidé ainsi, a fait savoir un dirigeant turc…

«Il y a des paiements en cours, mais une date future a été fixée» pour stopper net le système Mir, a indiqué la même source sous le sceau de l’anonymat. Bon, on n’a aucune indication sur la date de cette affaire qui fera mal aux finances russes, tout ce qu’on sait c’est que ce sont les USA qui ont tordu le bras à la Turquie, rapporte ce mercredi 28 septembre Le Journal du Québec.

Ce sont là les limites du “Sultan” Erdogan, qui se permettait jusqu’ici de manger à tous les râteliers (OTAN, Russie, Union européenne, Afrique, etc.), un grand écart qu’aucun leader de la planète, même les plus costauds, ne pouvait se permettre. Le président turc qu’on a vu pactiser ouvertement en juillet 2022 avec l’Iran et la Russie, visiter en grande pompe Poutine en août dernier, deviser tranquillement avec lui lors du sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). Erdogan est même allé jusqu’à annoncer publiquement son projet d’adhérer à l’OCS.

A noter que deux des plus grandes banques privées turques, Denizbank et Isbank, avaient déjà pris la décision de suspendre le système de paiement Mir. L’Ouzbékistan avait ouvert le bal vendredi dernier, pour des raisons «techniques» officiellement, mais le doute est désormais permis. Donc in fine l’espace des cartes bancaires Mir  se réduit comme une peau de chagrin…

La Turquie, très friande des hydrocarbures russes, s’est autorisée à esquiver l’obligation d’appliquer les sanctions occidentales contre la Russie après l’incursion en Ukraine. La Turquie est rapidement devenue une destination de choix pour les touristes russes fortunés et des milliers ont débarqué depuis le début du conflit, et encore plus depuis que Poutine a sonné la mobilisation des réservistes pour aller combattre sur le front… 

Le président russe et son homologue turc avaient convenu début d’août d’étendre le champ du système Mir, Washington avait répliqué en brandissant des sanctions mais avait regardé ailleurs par la suite. Il faut croire que les actes posés par Poutine en Ukraine – les référendums d’annexion surtout – et ses menaces réitérées sur l’utilisation de l’arme nucléaire ont fini par convaincre les Etats-Unis qu’il est urgent d’assécher très rapidement toutes les sources de financement de la guerre de Poutine.

Erdogan pouvait-il tenir tête aux Américains et continuer à commercer tranquillement avec son copain Poutine ? Evidemment non. Ce qu’il aurait à perdre dans un bras de fer avec le président américain, Joe Biden, est infiniment plus gros que les gains avec Moscou. Avec une inflation à près de 80% sur toute l’année Ankara n’a pas les moyens de titiller Biden…

Par ailleurs Erdogan avait négocié sec avec les USA pour laisser passer le dossier d’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN. En échange la Turquie avait reçu des promesses fermes sur les armes et les avions de combat américains, etc. Et ça ça compte beaucoup pour Erdogan…

Pour autant il n’est pas dit qu’il a définitivement enterré son rêve de Non-aligné tout en soignant ses intérêts avec les puissances du monde, mais tant qu’il n’a pas requinqué son économie les rapports de force lui sont défavorables. Donc il recule… pour peut-être mieux sauter après.

 

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