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Erdogan rend un immense service à Poutine : il barre la route de l’OTAN…

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La Finlande et la Suède savaient qu’il faudra du temps pour achever le processus d’adhésion à l’OTAN – près d’un an -, mais elles ne s’attendaient certainement pas au veto catégorique d’un des membres de l’Alliance : En l’occurrence la Turquie. “Comment allons-nous leur faire confiance ? La Suède est la pépinière des organisations terroristes(…) Nous ne cèderons pas sur l’adhésion à l’OTAN de ceux qui appliquent des sanctions envers la Turquie“, a asséné le président turc, Recep Tayyip Erdogan…

Alors qu’Américains et Européens tentent d’amadouer Ankara, le président turc tire sur les deux candidats, les accusant – ce n’est pas nouveau – de servir de base-arrière aux rebelles kurdes du PKK, la bête noire d’Erdogan. Du reste le PKK est classé organisation terroriste par les USA et l’Union européenne. Mais une des caractéristiques des grandes démocraties – c’est le cas des pays nordiques – c’est qu’au nom des droits de l’homme tous ceux qui sont persécutés – ou presque – y ont droit de cité. Et ça ça passe aux yeux d’Erdogan…

Il a déclaré hier lundi 16 mai dans la soirée que la Turquie ne “cèdera pas” sur l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l’OTAN, rapporte Europe 1. Même le président russe, Vladimir Poutine, s’était montré plus calme, étrangement, après l’annonce de la candidature de la Finlande à l’OTAN. Il avait même dit que cela ne constituait pas en soi “une menace” pour son pays et qu’il réagirait si les troupes de l’Alliance s’installaient à ses frontières (la Russie et la Finlande partagent une frontière de plus de 1300 kilomètres). Pourtant Poutine avait fait du simple fait d’adhérer à l’OTAN une ligne rouge et avait brandi le pire

En tout cas ce qui est certain c’est que le coup de sang d’Erdogan soulage le maître du Kremlin, lui qui ne savait plus quoi faire pour empêcher qu’un autre gros problème s’ajoute à ses déboires en Ukraine. Pour la Finlande et la Suède certes il n’y a pas péril en la demeure vu que le traité paraphé avec le Royaume-Uni les protège théoriquement des foudres du Kremlin. Mais étant donné qu’il faut l’approbation unanime des membres de l’OTAN pour valider une candidature, la Turquie pourrait être un sacré problème pour les Finlandais et les Suédois…

Une délégation diplomatique suédoise est annoncée en Turquie la semaine prochaine, pour “voir comment la question peut être résolue“, a confié le ministre suédois de la Défense. Mais le président turc a montré la couleur : “Ils vont venir pour nous convaincre ? Qu’ils ne se fatiguent pas !”.

Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, se rend ce mardi aux États-Unis pour converser demain avec le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, qui certainement plaidera la cause des candidats recalés par Erdogan. Donc affaire à suivre…

 

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