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Escalade sans précédent : frappes massives sur Israël, l’Iran suspend les négociations nucléaires

Le président américain Donald Trump a affirmé ce vendredi 20 juin 2025 qu’il n’était pas nécessaire d’éliminer toutes les installations nucléaires iraniennes, ajoutant qu’un tel objectif pourrait être irréaliste.

Alors que la Maison-Blanche reconnaît que l’Iran pourrait disposer d’un arsenal nucléaire fonctionnel « en quelques semaines », Trump a indiqué vouloir attendre deux semaines avant de décider d’une éventuelle intervention militaire. Selon ses propos : « L’Iran est en difficulté. Israël mène bien son opération militaire. Mais je ne vois pour l’instant aucun moyen de faire cesser les combats. »

Genève : des pourparlers fragiles et une diplomatie fracturée

Selon Axios, les discussions de Genève ont été qualifiées de préliminaires. Un deuxième round est prévu la semaine prochaine. Si les Iraniens se sont montrés ouverts à la limitation de l’enrichissement d’uranium selon les modalités de l’accord de 2015, l’envoyé iranien Abbas Araqchi a refusé de dialoguer directement avec les États-Unis. Téhéran exige l’arrêt total des frappes israéliennes comme condition à toute reprise du dialogue nucléaire.

Les Européens, notamment la France et l’Allemagne, tentent de maintenir un canal diplomatique ouvert, mais la fracture entre les exigences iraniennes et l’agenda israélo-américain se creuse. Un diplomate britannique a confié au Financial Times que « les Iraniens doivent prendre au sérieux la possibilité d’une intervention américaine ».

Une guerre étendue : l’Iran intensifie ses frappes

Vendredi, le Corps des Gardiens de la Révolution islamique (CGRI) a lancé la 17e vague de l’opération « al-Wa’d al-Sadiq 3 », avec des frappes complexes de missiles balistiques lourds sur plusieurs régions israéliennes.

Plus de 20 missiles ont été tirés. Les villes de Haïfa, Tel-Aviv, Be’er Sheva et Goush Dan ont été touchées.
Selon l’armée israélienne, 15 drones iraniens ont été interceptés dans le ciel du nord et du centre d’Israël, y compris une aéronef non identifié abattu dans le golfe de Haïfa.

Bilan humain et dégâts matériels

  • Selon la chaîne 12 israélienne, 33 personnes ont été blessées à Haïfa, dont plusieurs grièvement.

  • 100 blessés ont été recensés au total entre Haïfa et Be’er Sheva, d’après le commandement de la défense intérieure.

  • Une femme est décédée d’une crise cardiaque près d’un abri à Karmiel, en Galilée.

  • Des explosions massives ont été entendues à Tel-Aviv et Jérusalem.

  • Des dégâts « considérables » sont signalés dans le centre du pays, avec des craintes de fuite de matières dangereuses selon la chaîne 13.

  • À Haïfa, le maire Yona Yahav a confirmé que deux cibles stratégiques ont été visées, sans en dévoiler la nature exacte.

  • Selon la télévision israélienne, l’un des missiles iraniens contenait une ogive fragmentée composée de 26 mini-missiles, une technologie balistique conçue pour saturer les défenses.

Objectifs militaires et médiatiques visés

Le CGRI a revendiqué avoir visé des sites militaires sensibles, notamment les bases de Nevatim et Hatzor. Le porte-parole de l’opération a déclaré dans une allocution télévisée que « la frappe de précision sur Tel-Aviv et Haïfa confirme la montée en puissance de nos capacités balistiques. »

Le siège de diffusion terrain de la chaîne Channel 14 à Haïfa a également été touché par des missiles Sijjil 3, après un avertissement préalable, selon l’agence Noor News.

Analyse

L’intensification des frappes iraniennes et la suspension des négociations nucléaires signalent un changement d’ère dans la confrontation entre Téhéran, Tel-Aviv et Washington. Pour la première fois, l’Iran impose des conditions préalables claires au dialogue diplomatique — un renversement stratégique par rapport aux années précédentes.

La multiplication des cibles israéliennes, y compris des infrastructures médiatiques et industrielles, illustre un glissement vers une guerre totale, dans laquelle les frontières entre cibles militaires et civiles s’estompent.

Sur le plan militaire, l’utilisation d’ogives fragmentées, la précision accrue des missiles balistiques iraniens et la saturation des systèmes anti-aériens israéliens indiquent que l’Iran a considérablement modernisé son arsenal. Ces capacités permettent désormais à Téhéran de menacer en profondeur le territoire israélien, y compris ses centres économiques et urbains majeurs.

Du côté israélien, malgré des interceptions réussies, la crainte d’une guerre d’usure gagne du terrain. Le pari initial selon lequel des victoires rapides sur le terrain inciteraient les États-Unis à s’engager semble avoir échoué. Washington reste prudent, Trump préférant évaluer les évolutions sur le terrain avant de s’engager.

Dans cette configuration, le risque majeur réside dans l’absence d’un canal diplomatique direct entre Washington et Téhéran, conjuguée à la détérioration rapide de la situation sociales et sécuritaire en Israël.

Si aucune médiation sérieuse ne s’engage dans les deux semaines à venir, comme l’a annoncé Trump, le Moyen-Orient pourrait basculer dans un conflit régional prolongé.

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