La plateforme TikTok a annoncé qu’elle pourrait désactiver son application aux États-Unis dès dimanche 19 janvier, faute de garanties immédiates de l’administration Biden concernant l’application d’une loi votée en avril 2024. Ce texte oblige sa maison mère, ByteDance, à vendre ses activités américaines sous peine d’interdiction.
Dans un message publié vendredi soir, TikTok a déclaré être contrainte d’agir en raison du manque d’assurance pour les fournisseurs de services essentiels. La loi prévoit des sanctions pouvant atteindre 5 000 dollars par utilisateur en cas de non-respect, exposant les boutiques d’applications et les fournisseurs d’accès à des amendes astronomiques, estimées à 850 milliards de dollars au total.
Un enjeu de sécurité nationale selon le Congrès
La loi, validée par la Cour suprême vendredi, repose sur des préoccupations de sécurité nationale. Les élus américains craignent que les autorités chinoises puissent accéder aux données des 170 millions d’utilisateurs américains de TikTok ou manipuler l’opinion publique. La Maison Blanche a cependant laissé entendre que l’application de la loi reviendrait au prochain gouvernement, dirigé par Donald Trump à partir de lundi.
Un éventuel sursis de 90 jours
Donald Trump a indiqué samedi qu’il examinerait le dossier dès son investiture et qu’un report de 90 jours pourrait être envisagé. Une telle suspension serait conditionnée à des progrès concrets concernant la vente de TikTok, bien que ByteDance ait jusqu’ici refusé de céder l’application.
Des investisseurs, comme l’homme d’affaires Frank McCourt, se sont déjà positionnés avec une offre de 20 milliards de dollars. Une proposition de fusion avec la start-up Perplexity AI est également sur la table, bien qu’aucune valorisation inférieure à 50 milliards de dollars ne semble envisageable selon les experts.
Un symbole de tensions sino-américaines
Donald Trump a évoqué TikTok lors d’un échange téléphonique avec le président chinois Xi Jinping, soulignant l’importance stratégique de ce dossier. Le patron de TikTok, Shou Chew, a remercié le président élu pour son engagement à trouver une solution.
En attendant une éventuelle décision lundi, l’incertitude plane sur l’avenir de l’application aux États-Unis, mettant en lumière les tensions entre sécurité nationale, liberté d’expression et enjeux économiques dans la rivalité sino-américaine.
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