Economie

Etude : La Tunisie ne protège pas les droits économiques et les moyens de subsistance des réfugiés et migrants

Etude : La Tunisie ne protège pas les droits économiques et les moyens de subsistance des réfugiés et migrants

Le Centre sur la Migration Mixte en Afrique du Nord et la Fondation Heinrich Böll à Tunis viennent de publier une étude conjointe intitulée « Les épreuves cachées d’une main d’œuvre invisible : la vie économique des réfugiés et des migrants en Tunisie ».

Cette étude donne un aperçu de la situation économique des réfugiés et migrants en Tunisie, y compris leur accès au marché du travail et leur contribution à l’économie locale et nationale. Elle inclut des recommandations aux autorités tunisiennes (nationales et locales), aux organisations internationales, à la société civile et aux chercheurs.

Bien qu’il n’y ait pas de statistiques gouvernementales actualisées sur le nombre de migrants dans le pays, le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (UNDESA) a estimé qu’en 2019, environ 57,000 migrants subsahariens (y compris les réfugiés enregistrés et les demandeurs d’asile) résidaient en Tunisie, souligne l’étude.

Il s’agit notamment de personnes qui cherchent à étudier dans l’un des établissements d’enseignement supérieur du pays, à travailler et à subvenir aux besoins de leur famille dans leur pays d’origine ou à obtenir la sécurité. Au 30 juin 2021, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) avait enregistré 8,465 réfugiés et demandeurs d’asile en Tunisie, tandis que le nombre de réfugiés reconnus s’élevait à 2,688 (32%).

Il a été indiqué également que la plupart des réfugiés et des migrants sont employés dans le secteur informel et ne peuvent pas accéder aux opportunités d’emploi formel, leurs contributions à l’économie tunisienne passent souvent inaperçues. Ceux-ci obtiennent souvent des emplois mal rémunérés et indésirables pour les Tunisiens, comblant ainsi une lacune sur le marché et fournissant des services essentiels ou nécessaires.

En outre, l’étude montre qu’elle visait à mieux comprendre et fournir un aperçu actualisé de la situation économique des réfugiés et des migrants en Tunisie, y compris leur accès au marché du travail et leur contribution à l’économie locale et nationale. Les réfugiés et les migrants résidant en Tunisie ont des profils divers, y compris ceux qui fuient la guerre et les troubles civils dans leur pays d’origine ou en Libye et ceux qui cherchent des possibilités d’éducation et d’emploi.

Il ne s’agit pas de catégories claires et séparées. Au contraire, les réfugiés et les migrants engagés dans la migration mixte en Tunisie signalent souvent de multiples facteurs de migration.

La plupart des travailleurs réfugiés et migrants sont employés dans le secteur informel, d’après l’étude, ce qui leur permet de gagner leur vie et parfois d’envoyer des fonds chez eux. Cependant, sans contrat ni accès aux services sociaux, et sans protection juridique, ils sont vulnérables à différents types de risques de protection, y compris l’exploitation, l’insécurité de l’emploi et le non-paiement des salaires.

Ceux qui ne trouvent pas ou ne peuvent pas trouver de travail accumulent souvent des dettes, ne pouvant pas payer leurs factures par d’autres sources de revenus, affirme l’étude qui précise en outre que bien que souvent représentés comme une catégorie distincte, de nombreux étudiants subsahariens inscrits dans les universités tunisiennes s’engagent également dans des activités informelles pour compléter leurs revenus en cas de bourses insuffisantes.

Le statut juridique fluide des réfugiés et des migrants en Tunisie, où ils peuvent tomber dans et hors de l’irrégularité, est intrinsèquement lié au cadre juridique du pays. En l’absence d’une législation complète sur la migration et l’asile, les droits et l’accès au marché du travail des réfugiés et des migrants restent sans protection et sans garanties.

La Tunisie manque de législation clé pour protéger les droits économiques et les moyens de subsistance des réfugiés et des migrants, conclut l’étude. Le pays n’a pas ratifié, d’après celle-ci les conventions internationales relatives aux travailleurs migrants et ne possède pas de dispositions dans la stratégie nationale en matière de migration pour protéger les droits des travailleurs migrants.

Aucune loi nationale sur l’asile n’a été adoptée. En parallèle, la dynamique migratoire en Tunisie est en train de changer, avec une importance croissante attribuée à la réflexion sur les droits du travail et la participation des réfugiés et des migrants à l’économie tunisienne.

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